Voilà maintenant 4 semaines sans billet. Le temps de déménager, dans la vie réelle, le temps de regarder le monde virtuel de la blogosphère d’un oeil extérieur.
Le débat télévisé du Parti Socialiste Français ce soir me donne une bonne occasion de sortir de ma réserve. Pour leur 3ème et dernier débat, le tiercé final du PS aura parlé uniquement politique extérieure et Europe. Un rendez-vous immanquable!
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Archives de catégorie : Politique
Vie des institutions et partis en Europe et dans les Etats-membres
1 million d'Européens réclament un siège unique pour le Parlement
En mai dernier était lancée sur le site Oneseat.eu une pétition multilingue pour réclamer la suppression de Strasbourg comme second siège du Parlement Européen. Initiative soutenue par la Commissaire Européenne à la communication, Margot Wallström. Le grief: nos eurodéputés dépensent environ 200 millions d’euros par an pour 4 jours de session à Strasbourg!
Un premier bilan plutôt positif peut être tiré pour les initiateurs. Plus d’un million de citoyens veulent voir Bruxelles comme seul et unique siège parlementaire. Dont acte.
Cette pétition s’appuye en effet sur l’article I-47 du TCE qui oblige la Commission à se pencher sur un problème dès lors qu’un million de signatures sont réunies. Sauf que le TCE est mort et que l’existence du double siège (triple en fait avec Luxembourg) est gravée dans les traités européens. L’issue de la pétition est donc en pause en attendant une hypothétique relance constitutionnelle et en comptant sur l’infime probabilité que la France cède sur ce sujet qui recquiert l’unanimité. La question récurrente mérite tout de même d’être posée: pourquoi 3 sièges, pour quoi faire?
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Jacques Delors a son bâtiment!
C’est officiel depuis hier 13h. Le siège du Comité Economique et Social européen et du Comité des Régions s’appelle désormais « Bâtiment Jacques Delors »
Extrait du site du CESE:
La décision de baptiser cet immeuble « Bâtiment Jacques Delors » a été prise par les deux Comités.
Après Jean Monnet, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi et plusieurs autres, Jacques Delors, fait partie de la « deuxième génération » des pères de l’Europe.
Ancien parlementaire européen (il fut Président de la Commission économique et monétaire du PE), puis Ministre de l’Economie et des Finances de François Mitterrand, Jacques Delors, par son engagement constant en faveur de la construction européenne, notamment à la tête de la Commission qu’il présida pendant dix ans (1985-1995), est un militant exemplaire de l’Europe.
Sous son impulsion, plusieurs grands projets européens tels que le Marché Intérieur (« l’Objectif 1992 »), les « paquets Delors I et II », la relance du dialogue social européen, l’Acte Unique (1986, son « traité favori ») ont vu le jour. La Commission qu’il présidait a participé activement à la préparation du traité de Maastricht, qui a institué le Comité des Régions, puis à l’Union Economique et Monétaire. En 1993, elle présenta le livre blanc qui demeure une référence sur la croissance, la compétitivité et l’emploi.
M. Jacques Delors est le Président-fondateur de l’Association « Notre Europe« . Il préside actuellement un organisme français : le Conseil de l’Emploi, des Revenus et de la Cohésion sociale (CERC).
Un après-Delors?
On ne peut que se réjouir de cette nouvelle pour le Français (probablement aussi l’Européen) qui a le plus apporté à l’UE ces 25 dernières années. Juste récompense donc, mais qui ne saurait cacher l’absence de 3ème génération. Où sont les Schumann et Delors des années 2000? L’UE peut compter ses politiques « 100% Européens » sur les doigts de la main. Hormis Jean Claude Juncker, je n’en vois pas. Si quelqu’un en voit d’autres, qu’il me fasse signe! L’homme providentiel n’existe pas, mais l’Europe aurait tout à gagner à avoir quelques hommes pleinement engagés à sa cause en lieu et place de politiques jouant un double jeu.
Deux présidentiables à Bruxelles: Episode 2
Après l’idée de scénario dans mon précédent billet, voici la première partie de l’histoire. Il y a plusieurs jours, Nicolas Sarkozy est donc venu à Bruxelles. Il a vu le Président de la Commission Européenne. Il a (probablement en partie) vaincu le scepticisme de certains.
Hier, Ségolène Royal est venue à Bruxelles. Elle est entrée par une porte dérobée. Elle s’est glissée jusqu’à José. Elle est repartie par une porte secrète en lançant quelques piques à son ami Nicolas.
Un présidentiable à Bruxelles
Malgré l’avis général, la politique a cette qualité rare d’être imprévisible. Mr Sarkozy n’y échappe pas. Il n’évoque plus (à la bonne heure!) l’idée du directoire entre grands pays, bien trop exclusive et injuste. Son discours a été largement recadré par ses conseillers en la matière: André Lamassoure et Michel Barnier (ancien Commissaire et Ministre des affaires étrangères).
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Deux présidentiables à Bruxelles: Episode 1
Le titre est moins sexy que « deux flics à Miami », mais c’est un fait: Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, en pleine (pré)campagne électorale (sans être encore officiellement candidats), feront un détour par la capitale européenne.
Jeudi et vendredi prochains, le ministre de l’Intérieur et président de l’UMP rencontrera le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, son homologue Patrick Dewael, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, puis Hans-Gert Pöttering, le chef du PPE-DE, Franco Frattini, le commissaire européen chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité. Il terminera par un discours devant la Fondation Les Amis de l’Europe et la Fondation Robert Schuman sur sa vision de l’Europe.
Madame Royal, quant à elle, rencontrera Mr Barroso le 13 septembre.
Double événement dont on peut se réjouir évidemment. Un tel « détour » devrait d’ailleurs être un must pour tous les candidats de 2007 qui se disent (un tant soit peu) Européens et le sont (d’ailleurs). Les nonistes iront-ils à Bruxelles? J’espère bien voir MM Besancenot ou Le Pen fouler le parvis de la Commission Européenne!
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"Le fonctionnement de l'Union me semble préoccupant"
Cette phrase, ce n’est pas moi qui la prononce (même si je la pense très fort), mais la ministre française déléguée aux affaires européennes, Catherine Colonna, qui, dans une interview au Monde, note également « une distanciation à l’égard du projet européen ».
Les mots sont justes, parfois durs, réalistes en tout cas et je trouvais intéressant d’en retranscrire quelques-uns. Petit best-of:
« Le fonctionnement de l’Union me semble préoccupant, non pas qu’il y ait crise ; l’Union est plutôt atteinte d’une maladie de langueur, de fatigue généralisée, qui n’augure rien de bon de sa capacité à répondre aux attentes des peuples (…) »
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Tout est bon dans le cochon
En matière de Formule 1, il faut reconnaître que le Grand Prix de Turquie à Instanbul, en plus d’avoir un superbe tracé, a été le lieu d’une très belle course dimanche dernier.
Quel rapport avec l’Europe me direz-vous?
Tout serait en effet parfait si la Turquie n’avait pas fait un excès de zèle. Le vainqueur du GP reçoit traditionnellement son trophée des mains d’un responsable de la Fédération automobile nationale ou d’un haut représentant du pays organisateur. En l’occurrence, le vainqueur Felipe Massa, qui savourait sa première victoire, n’a certainement pas prêté attention à celui qui lui a tendu son trophée: Mehmet Ali Talat, le Président de la République turque de Chypre du Nord!
Sauf que la RTCN n’a aucune légitimité internationale et n’est reconnue que par la Turquie (cf. billet précédent Turquie 1-UE 0). Pis, elle empoisonne les relations UE-Turquie, a fortiori dans le cadre de son adhésion éventuelle.
Pied de nez? Enième provocation? Visiblement, personne n’a rien vu et tout le monde s’en moque. Seule la République de Chypre, par la voix de son porte-parole du gouvernement Christodoulos Pashardis, a qualifié ce podium d' »inacceptable et provocateur » et annoncé son intention de porter plainte auprès de la FIA (Fédération Internationale Automobile).
Que dit Bruxelles? Pour l’instant rien. Les yeux sont actuellement rivés sur le Liban mais les prochains élargissements risquent d’être de plus en plus douloureux.
De l'Union (trop) libre en politique
Il y a un an, le MEDEF en pleine campagne de succession du baron de Seillière. Un des candidats, à l’époque N°2 du mouvement des entreprises de France, Guillaume Sarkozy, candidat seul puis « en ticket » avec l’ancien ministre de l’Economie Francis Mer, avait été redouté puis écarté pour son lien de parenté avec Nicolas Sarkozy, patron du parti majoritaire, ministre d’Etat et probable futur président de la République. A juste titre. La concentration des pouvoirs politique, médiatique et financier n’a jamais fait bon ménage.
Regroupement familial
Et pourtant, pas si loin de nous, à deux heures d’avion, le gouvernement polonais qui s’est récemment illustré pour ses prises de position très conservatrices et populistes, vient de passer un cap. L’Europe peut fêter une première mondiale…
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Nouvelle présidence! Pour quoi faire?
Pas de faux espoirs! Jacques Chirac n’a pas abdiqué. C’est l’Union Européenne qui, depuis le 1er juillet, a changé de présidence.
Tous les 6 mois, l’un des 25 Etats-membres donne les grandes directions à suivre et dirige les sommets européens qui ont lieu à Bruxelles et dans le pays hôte, en l’occurrence à Lahti.
Exit donc l’Autriche qui, à défaut d’avoir trouvé une solution concrète au sort du TCE (nouveau report d’un an jusqu’à fin 2008), a au moins fait oublier l’ambiance délétère générée par la médiocre présidence britannique.
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Et si le centrisme était l'avenir de l'Europe?
« C’est au milieu, c’est merveilleux! ».
Pendant longtemps, les guignols de l’info ont affublé François Bayrou, notre centriste national, de ces mots aussi simplets que l’image qu’on a voulu lui donner.
Loin de ces caricatures, Bayrou trace pourtant son chemin et le clame de plus en plus fort. L’heure des clivages est révolue, l’avènement d’une 3ème voie politique est en marche.
Et si le centrisme était vraiment une solution d’avenir, voire « la » solution?
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