Archives de catégorie : Médias

Autour des médias (nouveaux et anciens)

La Commission Européenne fait son cinéma sur Youtube

Après avoir écrit un gentil billet sur la qualité du service Communication de la Commission Européenne (cf. article Taurillon), j’attendais donc la suite des événements. Nous y sommes! Le département dirigé par Mme Wallström vient de lancer avant-hier son journal de bord multimédia sur… Youtube, la première plateforme de vidéos en ligne au monde! Désormais on pourra donc visionner des séquences sur divers thèmes tels que Galileo, 50 ans de construction européenne ou encore 24h dans la Direction Générale de la Communication. Bonne idée. J’ai bien apprécié les formats courts (1 à 2 min) qui se regardent entre deux portes. Les formats moyens (8-12 min) sont aussi plutôt intéressants mais me rappellent bien trop les pages Europa sur Euronews – mais cette critique est à moitié stérile puisque tout le monde ne reçoit malheureusement pas cette chaîne. En revanche, il faut être sacrément motivé pour regarder les 18 min d’un entretien très convenu entre Margot Wallström et quelques jeunes Européens triés sur le volet. J’ai du arrêter au bout de 7 minutes. Je m’étonne d’ailleurs de ne pas avoir été invité! Pour la prochaine vidéo peut-être… Continuer la lecture de La Commission Européenne fait son cinéma sur Youtube

Elections 2009: l'Europe à la télé

vote for europeJ’ai beaucoup critiqué la communication de l’UE ces derniers temps. Pour une fois, je dirai « chapeau bas ». Les chaînes publiques européennes en collaboration avec le Parlement Européen se sont récemment réunies en vue de préparer une couverture médiatique digne de ce nom pour les prochaines élections européennes en juin 2009.

Les téléspectateurs français se passionnent pour la vie politique nationale. Pas pour l’Europe, diront certaines mauvaises langues. Preuve à l’appui avec l’actuelle médiocre campagne présidentielle française qui élude le sujet européen. L’Europe n’intéresse personne! Ils ont raison. Les débats autour du référendum pour le Traité Constitutionnel Européen en 2005 l’ont même prouvé: les Français ne se sont pas intéressés à l’Europe, ils l’ont plébiscitée!

Comme quoi quand on veut bien donner sa place à l’Europe dans les médias, elle intéresse les citoyens. Cela a été le cas en 2005. Cela a aussi été le cas via de très rares émissions telles que feu « Union libre » sur France 2 qui, malgré ses clichés faciles, a certainement plus fait à l’époque pour l’Europe que le ministre des affaires étrangères!

Seul bémol: comment retransmettre à la manière de l’Eurovision une élection qui s’étale sur 3 à 4 jours dans 27 pays? Les européennes de 2009, qui se tiendront du 11 au 13 juin, devraient donner lieu à une soirée événementielle le 13 au soir avec tout ce que cela comporte, notamment les interviews en direct et les prévisions de répartitions de groupes parlementaires…

Comme j’aime à le répéter, l’Europe ne se fera foncièrement que par l’éducation dès le plus jeune âge. Pour autant, les médias ont un rôle non négligeable et pas uniquement lors des élections ou des référendums. Finalement, comme le souligne Hans-Gert Poettering, le nouveau Président du Parlement, le sujet européen ne devrait plus être traité comme une affaire de spécialiste mais comme une part entière de l’actualité. Il reste encore beaucoup à faire, mais on prend le bon chemin.

Hors-jeu pour s'être déclaré trop "bayroupéen"

L’histoire est parfois étrange. Alors qu’on parle de plus en plus de François Bayrou – qu’on l’écoute surtout enfin avec considération, voilà que le leader centriste fait encore l’actualité, mais cette fois indirectement.

Alain Duhamel, célèbre journaliste sur RTL et France 2 vient d’être suspendu de ses fonctions le temps de la campagne présidentielle pour avoir dit (en passant…) lors d’un séminaire organisé par les jeunes UDF Paris, le 27/11/2006, qu’il voterait Bayrou. Sauf que le séminaire a été filmé puis déposé sur dailymotion le 8/02/2007. Où le journaliste déclare subtilement préférer Bayrou pour son volontarisme européen.

C’est étrange. D’un côté, je trouve cela naïf voire peu professionnel de sa part d’afficher ses opinions, même dans ce cercle a priori assez fermé. De l’autre, je m’étonne presque d’une mise au repos en considération des nombreuses amitiés pour ne pas dire collusions qui existent entre certains journalistes et politiques. L’objet du délit: (le passage incriminé est au milieu… On parle de centrisme :-p)

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Quaero ou l'Europe des projets foireux

Quaero Chirac« Ah la France! », pourrait-on s’exclamer. Sa Tour Eiffel, ses fromages, et son futur moteur de recherche – pardon – sa future participation dans un moteur de recherche européen.

Puisque l’Europe n’avance plus, certains trouvent de bon ton de créer une (petite) Europe des (petits) projets qui finissent parfois par devenir grands… bides nationaux!

J’avais souri à la lecture du discours de Jacques Chirac en avril 2005, qui lors d’un sommet franco-allemand, annonçait fièrement la mise en chantier d’un champion européen de la recherche sur internet pour « relever le défi mondial des géants américains Google et Yahoo », soit la naissance d’un Google made in the EU: Quaero. Microsoft et ses milliards de dollars n’ont jamais réussi à ébranler Google. Heureusement, Chiracix le Gaulois a la potion magique!

A l’époque, j’avais tempéré mon apriori défavorable par le fait que les Allemands soient de la partie, eux ne pouvant être accusés de chauvinisme ou de lubies mégalo. Deux ans plus tard, que reste-t-il? J’apprends ce matin que les industriels allemands se retirent du projet par un communiqué du gouvernement allemand. A la bonne heure! ll y avait donc bien une odeur de sapin… Odeur à peine atténuée par un communiqué français affirmant que le projet sera encore soutenu, côté allemand, par quelques universitaires. Ouf!

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La Belgique est morte, vive la Belgique!

La libre - La Belgique est morteLes Flamands et les Wallons ne se disputeront plus autour du débat stérile de l’indépendance. C’est désormais officiel: la Flandre vient de quitter la Belgique pour devenir un Etat autonome!

Tel a été le message, pour le moins déroutant, diffusé sur la RTBF hier soir! Après un début de journal normal, le programme laisse subitement place à la mire. Un flash spécial prend le relais pour annoncer la nouvelle. Il aura duré une heure et demie pendant laquelle les journalistes présents aux quatre coins du pays, les invités politiques et autres artistes se sont relayés pour commenter le choc. On annonce même le roi Albert II en fuite à l’étranger. Conséquence de cet événement: trains bloqués, ring bloqué à Bruxelles, frontières linguistiques inspectées par la police… jusqu’aux scènes de joie de militants catalans devant le Parlement européen.

Sauf que le message était un faux et que tout était bidonné! Pendant plus d’une heure, le pays a cru à cette énorme supercherie finement menée.

Un peu comme si France 2 interrompait son 20 heures pour annoncer que Strasbourg devenait la capitale de la France après une décision unilatérale du Premier ministre de Villepin prononçant les mots suivants: « j’entends les voix françaises, j’entends aussi les voix européennes. (…) Le gouvernement français a décidé de faire de Strasbourg la capitale de la France à l’horizon 2010. (…) Le gouvernement emménagera dans un premier temps dans le bâtiment du Parlement Européen… ».

Au delà du second degré et de la géniale mise en scène dont a fait preuve la télévision belge, cette « blague » géante ne fait que souligner le ridicule de la situation politique en Belgique, où quelques flamands radicaux (malheureusement de plus en plus puissants), refusant de soutenir financièrement une Wallonie économiquement en berne, réclament la sécession. Comme si les Bavarois poussaient le vice séparatiste jusqu’au bout, jusqu’à devenir un Etat indépendant. Comme si l’Alsace réclamait un statut d’Etat! A l’heure de l’Europe, il devient évident que le rôle des Etats, en particulier les grands, va en diminuant, n’en déplaise aux derniers républicains et souverainistes nostalgiques des Etats unis et peut-être même coloniaux.

Aujourd’hui, les Européens attendent des solutions locales à leurs problèmes locaux: emploi, sécurité… et des solutions européennes pour des questions plus larges telles que la défense ou l’immigration.

La « blague » sécessioniste était vraiment excellente. Elle doit nous inciter à réfléchir sur le fédéralisme et la définition des Etats européens au XXIème siècle.

France 24 ou UE 25?

France 24La France l’avait promis, c’est fait! L’anciennement dénommée CFII (chaîne française d’informations internationales) verra officiellement le jour le 6 décembre 2006 sous le nom de France 24.

Co-gérée par France Télévisions et TF1, partiellement subventionnée par l’Etat français (80 millions d’euros par an?), France 24 aura pour mission d’apporter un regard français sur l’information internationale en visant principalement les leaders d’opinion à travers le monde, comme l’a expliqué son Président Alain de Pouzilhac.

Une naissance dans la douleur

De déclarations vélléitaires en avortements successifs, la gestation de cette chaîne aura duré près de 20 ans. A la clé: représenter la voix de la France sur la scène mondiale et offrir un regard alternatif face au géant américain CNN.

Un objectif simple et noble qui s’inscrit par ailleurs dans un patchwork télévisuel multinational. Les Etats-Unis ont CNN, l’Allemagne la Deutsche Welle, la Grande-Bretagne BBC News… Et la France? Certes, elle a quelques chaînes d’info: LCI, i-Télé, BFM TV, mais à dimension franco-française.

L’idée de développer une version « mondialisée » de LCI a bien été à l’ordre du jour, mais vite enterrée par les querelles entre l’actionnaire public (France TV) et privé (TF1) de France 24.

Pourquoi donc avoir une chaîne d’informations franco-internationale? Je vois deux points d’intérêt:

  1. promouvoir la francophonie
  2. apporter une vision du monde à la française

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50ème anniversaire de l'UE: Tögethé ou café?

Togethé- EnsembleL’année 2007 sera celle du 50ème anniversaire de l’Union Européenne. Le 25 mars 1957, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Bénélux se réunissaient à Rome pour sceller l’Europe de la paix par le traité de Rome.

Il y a quelques mois, la Commission a lancé un concours pour créer le logo de cet anniversaire. Ne nous leurrons pas. Anniversaire ou pas, l’année 2007 n’apportera aucune avancée utile à l’UE: pas de Constitution, pas de débat autour des frontières, pas d’abandon de décisions prises à l’unanimité… Rien ne se passera tant que la France n’aura pas son ou sa nouvelle président(e).

2007 sera donc l’Europe de la fête. Espérons cependant que celle-ci ne soit pas un fiasco, à l’instar de la réunification de 2004 qui n’aura suscité presque aucune réaction en Europe de l’ouest. Espérons aussi que cet événement sera l’occasion de relancer les discussions européennes dans les chaumières, à l’instar du débat autour du TCE (la passion et les mensonges en moins).

Mais pourquoi donc ce logo? Personnellement, je le trouve bien fade. Tögethé ou café? Que faut-il comprendre à ce logo? Que tous les Européens doivent y trouver un élément de leur langue? Que Jacques Toubon se rassure, le « Togethé ou café » anglo-saxon aura sa traduction française « Ensemble ». Fade certes, mais multilingue! Mais pourquoi avoir dépensé 200.000 euros pour un logo/slogan aussi simpliste? Autant reprendre le « Vivrensemble » sur fond rouge de la radio RTL! Qui a par ailleurs la vertu d’être pleinement européenne (La Radio Télé Luxembourgeoise est présente dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest)… J’imaginerais bien une affiche Chirac-Kaczynski où le premier dirait au second « tu as raté une bonne occasion de la fermer… » avec ce Vivrensemble comme slogan.
Tout ceci me rappelle étrangement la coupe du monde de football de 1998. L’équipe de France avait alors sa mascotte, l’insipide et ridicule coq Jules. La compétition, elle, avait la mascotte Footix, guère sympathique mais moins ridicule. Quel rapport? L’Allemagne qui va prendre la présidence du Conseil au premier semestre 2007 aura son logo, comme à chaque présidence, qu’on découvrira en temps et en heure. Elle a d’ailleurs fait savoir qu’elle utilisera son propre logo en lieu et place du « Tögethé ». Ce dernier sera donc privé d’exposition médiatique pendant 6 mois! Je me demande vraiment à quoi servira ce logo?

J’oubliais la cerise sur le gâteau: l’immense (R) de copyright à droite du logo! Comme si l’UE pouvait être fière de « vendre » cette marque? Comme si d’ailleurs quelqu’un pourrait vouloir « contrefaire » cette banalité. Je reste très sceptique.

L’Europe était mal barrée. Elle est désormais bien mal logotypée!

2010: Odyssée du numérique en Europe

digitalHasard de calendrier ou conséquence directe de la stratégie de Lisbonne (qui vise à faire de l’UE l’économie mondiale la plus compétitive d’ici 4 ans), l’année 2010 s’annonce comme l’année de transition numérique en Europe.

L’occasion d’aborder 3 sujets qui influent sur notre quotidien: la télévision, la musique, et la culture en général.

2010 sera-t-elle l’année de l’odyssée numérique? Petit passage en revue…

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H.eu.r.eu.x

.euLe 7 avril dernier a marqué le lancement des nouveaux noms de domaine européens en .eu.

Simple gadget cosmétique pour certains, ce domaine doit porter l’identité européenne et ses valeurs au niveau mondial. En 5 jours, près de 1,4 millions de domaines ont été déposés, soit autant que les prévisions de la Commission Européenne pour un an! Dont près d’un tiers en Allemagne, les Français n’ayant réservé que quelques 60.000 domaines, ce qui fait léger comparé aux 73.000 réservations chypriotes!

Cet immense succès doit cependant rester modeste, car on reste encore loin des 40 millions de .com.

En tout cas, les entreprises européennes, mais aussi les citoyens ont désormais un domaine adapté (et moins compliqué que le .fr pour les Français). A ce titre, ce blog orienté vers les sujets européens sera désormais accessible à l’adresse www.puisney.eu (le .info étant conservé en parallèle pour l’année en cours).