Archives de catégorie : Culture & éducation

Autour de l’éducation en Europe

Y-a-t-il une comm' pour sauver le soldat UE?

EUtubeJe reviens à l’un de mes thèmes de prédilection: le fameux « plan D » de la Commission Européenne, alias la solution miracle de l’UE pour faire parler de et aimer l’Europe.

Avec son nouveau white paper, « Communicating Europe in Partnership », la Direction Générale de la Commission vient de nous gratifier de la suite de son plan D. Qu’est-ce donc? Rassurons-nous, il s’agit de bien plus que de l’ouverture du blog de Mr Stavros Dimas, Commissaire à l’Environnement.

Petite piqûre de rappel…

Le constat: la plupart des citoyens sont peu ou prou au courant des décisions européennes, ont souvent le sentiment de les subir.

L’objectif : mieux informer les citoyens européens et leur permettre de s’exprimer. Un travail d’autant plus riche qu’il faut le multiplier par 27!

La Commission s’est également saisie du manque de communication entre Bruxelles et les institutions nationales qu’elle souhaite associer davantage à son travail. Il y a du travail! Surtout dans les pays fortement centralisés où tout ce qui ne vient pas de LA capitale nationale peut être rapidement planté au piloris. Au hasard, je pense à Paris, critiquant bêtement l’UE, la BCE, etc… Je passe rapidement sur cette communication inter-institutionnelle. On parle là de procédures de travail pour fonctionnaires européens. Une démarche utile et nécessaire, mais qui ne changera pas l’avis négatif de nombreux citoyens européens.

Continuer la lecture de Y-a-t-il une comm' pour sauver le soldat UE?

Briser la glace

Un peu de légéreté pour changer. Au gré de mes heures de surf sur Internet, je suis tombé sur un blog réalisé par l’agence Buzz Lemon et sponsorisé par l’office de tourisme de Finlande. Ah la Finlande! Je me rappelle le papier glacé édité par l’office de tourisme avant de découvrir les cartes postales en vrai.

Ce même office de tourisme s’est mis à l’heure des blogs. Et c’est la charmante (c’est un pléonasme…) Anna, une étudiante finlandaise à Paris, qui nous invite à briser la glace, alternant des vidéos tantôt prises à Helsinki, tantôt à Paris. C’est court, rafraîchissant, pertinent. A l’instar de la vidéo ci-dessous:

[youtube]m2Fgc04scfk[/youtube]

L’adresse du blog: briserlaglace.com

Il serait certainement intéressant pour la Commission Européenne de sponsoriser ce genre d’initiative à l’échelle européenne. J’aimerais beaucoup voir les tribulations d’une Polonaise en Espagne ou d’un Grec aux Pays-Bas par exemple.  Ce qui serait, à mon avis, bien plus enrichissant que de regarder un débat entre la Commisaire à la communication et quelques jeunes europhiles convaincus et informés sur l’Union Européenne!

Entre Margot et Anna, j’ai fait mon choix 😉

Comitologie

Alors que je regardais par hasard le journal TV de France 2 ce midi, je suis tombé sur un reportage sur Le Petit Robert 2008 et ses tout nouveaux mots. Parmi ceux-ci, un mot a tout particulièrement attiré mon attention: la comitologie.

Cékoidon? Pour faire simple, celle-ci consiste à faire l’usage de comités en tout genre pour contrôler le travail de la Commission Européenne.

Je me sens désormais un peu moins ignorant. Surtout depuis que j’ai lu la définition exhaustive sur Wikipedia et le site du Parlement Européen.

Comme quoi on peut être un mammouth bureaucratique plein d’imagination!

Le père Noël est-il encore Finlandais?

Je m’attendais à écrire du croustillant à propos de la dernière conférence intergouvernementale pour le mini-traité. Je vais me risquer à un sujet plus sensible et plutôt rafraîchissant…

160 papas Noël des 4 coins du monde se retrouvent de lundi à mercredi à Copenhague pour leur 50ème congrès annuel. Comme quoi la distribution de cadeaux, c’est vraiment du sérieux!

Les papas barbus, majoritairement européens, doivent trancher sur la date de Noël. Le 24 ou le 25 décembre? Le 6 janvier? Marché unique oblige, les jouets fabriqués au Groenland devraient être prochainement exonérés de droits de douane. La terre glacée étant considérée comme la patrie du Papa Noël. Sauf que la Laponie finlandaise revendique aussi ce droit de primauté et boycotte cette rencontre puisque personne ne veut le reconnaître comme tel. Moi qui pensais naïvement que le Santa Claus et l’esprit de Joulu étaient finlandais, je tombe des nues!

Heureusement que tout ce beau monde (sauf le « vrai » père Noël, resté à Rovaniemi) va clore ce congrès par une petite baignade dans les eaux de Copenhague.

Pour un manuel d'histoire européen

Manuel histoire franco allemandL’éducation encore et toujours, telle est et sera une des clés de la réussite européenne! Qui ne fait apparemment et malheureusement ni partie de l’Europe des projets des uns, ni du plan D, E, F… X, Y, Z des autres. 🙁

Malgré un contexte peu favorable – chacun se replit dans son coin, la France a repris en coeur la Marseillaise contre l’envahisseur francfortois-bruxellois, la Pologne cherche à constitutionnaliser l’interdiction d’avorter – j’ai trouvé joyeusement provocante et très intéressante l’initiative d’Annette Schavan, la ministre de l’éducation allemande, qui a réuni vendredi dernier à Heidelberg ses homologues européens pour discuter de la possibilité d’un manuel d’histoire européen sur le modèle du manuel franco-allemand.

A la bonne heure! Et personne n’en parle! Dommage que la Pologne en proie à de troubles tentations extrêmistes joue la facilité en accusant l’Allemagne de vouloir récrire l’histoire. Son ministre Roman Giertych considérant la (sa?) vision de l’histoire comme trop différente pour imaginer un quelconque résultat concret. C’est sûr, quand on considère l’avortement et l’homosexualité comme un crime, partage-t-on vraiment la même vision des choses?

Le seul manuel d’histoire franco-allemand devrait montrer la bonne voie à suivre. Aujourd’hui, génération Erasmus. Demain, génération manuels en commun? Et pourquoi pas des examens communs non plus par pays mais par zone linguistique? Pourquoi pas un baccalauréat franco-wallon par exemple?

Pour autant, relativisons les choses. Au delà du bon gros papier franco-allemand, les faits subsistent: en France, 60 ans après, on fête deux fois l’an un vainqueur et un perdant. On pense que le Polonais – jadis ami de la France, avant qu’il ne soit abandonné par ce même ami – est un vilain plombier assoiffé de tuyauteries ouest-européennes qui sonnent bon l’euro… Il y a 60 ans, tout le monde était perdant! Et aujourd’hui? Comment récrire cette contre-éducation ancrée dans nos inconscients?

Un demi-siècle après toutes ces erreurs en partie irréparées, Chirac l’Européen annoncera-t-il cette semaine à Bruxelles son soutien pour ce manuel scolaire européen? Saisira-il l’occasion de « l’ouvrir  » intelligemment – lui qui incitait les Polonais à « se taire » il y a quelques années – pour par exemple annoncer le remplacement du 8 mai par le 9? Ou faudra-t-il attendre cet ouvrage pour enfin en débattre? Voilà bien des questions qui méritent d’être posées et débattues.

8 mai 2006 et après?

Manuel histoire franco allemand8 mai 1945: Après 6 ans de guerre, l’armistice est signé entre la France et l’Allemagne.

22 janvier 1963: De Gaulle et Adenauer scellent la nouvelle amitié franco-allemande avec le traité de l’Elysée qui crée notamment un office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) et accélère le processus de jumelage. Geste fort: les deux hommes se font une accolade.
En 40 ans, le couple franco-allemand se sera beaucoup développé au gré des amitiés présidentielles. D’abord, le couple Schmidt-Giscard sera à l’origine du système monétaire européen. Ensuite, le couple Mitterrand-Kohl mettra en place l’euro et restera gravé à jamais dans notre imaginaire avec cette photo prise à Verdun en 1984 où les deux hommes se tiennent la main devant la tombe du soldat inconnu. Enfin, un président français, Chirac, au côté de Schröder, premier chancelier allemand à être invité aux commémorations du débarquement en Normandie, 60 ans après les faits.

Continuer la lecture de 8 mai 2006 et après?

Après la tempête, quelle place pour les jeunes?

Passe ton bac d'abordSuite à la polémique autour du CPE, je vais rebondir sur le thème de l’emploi et l’éducation en France.

L’idée du CPE partait d’un simple constat: 22% des moins de 25 ans en France sont sans emploi. Comment y remédier?
Jusque là, deux idéologies économiques s’affrontent. Pour caricaturer: une flexicurité (modèle danois) à la française revendiquée par une partie de la droite et l’Etat-Providence par la gauche.

Dans le premier cas, c’est la liberté d’embaucher et de licencier au gré de l’activité économique mais avec des garanties sociales, morales et financières en cas de licenciement. Dans le second cas, c’est le soutien de l’économie et des emplois par l’Etat puisque les entreprises rechignent à embaucher.

Mais que penser d’un Premier Ministre réclamant une « flexicurité » sans sécurité? Que penser de Mme Aubry qui déplore le nombre trop important de précarité (intérim, CDD) chez les jeunes alors qu’elle même avait créé en 2002 des emplois précaires jeunes pour une durée déterminée de 5 ans?

Une partie de la jeunesse gronde. Chirac s’enfonce un peu plus. Villepin a définitivement acquis la clé du placard à balais pour 2007. La droite joue au « ni retirer-ni nier la vox populi ». Les syndicats et la gauche ne déragent pas contre le CPE, mais aussi le CNE. Et les autres?
A l’écart de ce charivari, la position de l’UDF, tue par les médias, mérite intérêt car pragmatique. En l’état actuel des choses, Bayrou exige le retrait du CPE, mais recommande de donner sa chance au CNE avant d’aviser.

Dans tous les cas, le problème du CPE souligne un problème bien plus large que le simple chômage des jeunes: l’Education. Alors quelles pistes pour les emplois de demain?

Continuer la lecture de Après la tempête, quelle place pour les jeunes?

A vendre: dépouille de constitution "ultralibérale" "anticulturelle"

NONJe m’étais juré de ne plus parler de cette débâcle du 29 mai 2005, mais l’occasion était immanquable de ne pas laisser une note à l’attention de « nonniens » prétendument européens.
A l’époque, certains politiques peu scrupuleux ont creusé profondément dans les sous-sols de la bêtise humaine pour affirmer des fantaisies telles que: la Constitution empêche le droit à l’avortement, enterre la Sécurité Sociale…

Aujourd’hui, toujours pas de plan B et les arguments du NON se délient un à un, noyés dans l’actualité. Dernier en date: Jean-Pierre Chevènement (MRC) annonçait en mai 2005 que « la Constitution étrangle le cinéma français et européen ». Même son de cloche au PC qui regrettait que le TCE ne mentionne pas l’exception culturelle française. Comme si la Constitution française le faisait!

L’UE est certes loin de la perfection et de l’efficience. Pourtant, la Commission a reconnu hier le droit et l’intérêt de subventionner le cinéma européen, admettant ainsi que la libre concurrence ne concerne pas un cinéma axé sur la création et la diffusion d’oeuvres de qualité. La France continuera donc à apporter une aide de 500 millons d’euros par an au cinéma français en attendant une refonte du système européen en 2007.

Pour plus d’informations sur le sujet, la Commission a mis en place une page sur ce « programme Media« .