L’affaire est entendue, l’Union Européenne vient de recevoir à Oslo son prix Nobel de la paix, venant récompenser 60 ans de travail de pacification et de réunification après deux guerres fratricides. Qu’en retenir ? Que ce prix nous aura été décerné par un pays qui, par deux fois, a refusé de devenir membre de l’UE, et qui n’aura pourtant pas tari d’éloges sur notre modèle tout au long de son discours. Troublant paradoxe…
On ne s’attardera pas trop sur les discours des présidents du Conseil et de la Commission, Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso, pleins de bons sentiments (l’Europe de la paix, c’est beau; il faut sauver le soldat Euro…), avec pour point d’orgue le joli « ich bin ein Europäer » de Herman, en écho au discours de JFK à Berlin.
Hélas, on aura attendu en vain le discours de Martin Schulz, le président du parlement européen, qui rappelons-le est la seule institution européenne réellement démocratique et surtout la seule à défendre encore une vision d’avenir européenne avec le budget nécessaire pour y parvenir.
Bref, ce Nobel fait du bien au moral, c’est certain. Mais voilà, nous sommes au coeur d’une double crise financière et de leadership européen – A quoi sert la Commission Barroso, hormis se coucher devant le Conseil européen ? A quoi sert le Conseil européen, hormis négocier un budget européen toujours plus au rabais, pour toujours moins de solidarité et de résultats ? On peut se satisfaire d’une fédération de nations unies européennes qui vivent en paix avec quelques règles économiques contraignantes, hélas en 2012, il en faudra plus pour sauver le projet européen. Médaille ou pas, pas de bras, pas de chocolat…