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Jeune diplômé recherche emploi en Europe…

The Internship ft. Barroso & Van Rompuy

« Vacances, j’oublie tout », pensais-je naïvement… C’était sans compter sur un réveil inattendu la semaine passée : la « manifestation sandwich« . Imaginez les stagiaires de Bruxelles, oui, ceux endimanchés des cabinets de consulting, des ONG & co, défilant dans le quartier européen pour dénoncer un traitement à peine suffisant pour se payer un sandwich par jour. Et oui, la galère de l’emploi n’épargne plus aucun jeune en Europe !

C’est à cet effet que le Conseil de l’UE, dans sa grande bonté, a proposé il y a quelques semaines un plan de 6 milliards d’euros pour l’emploi des jeunes, à dépenser exceptionnellement en 2014 et 2015. Car cette somme, non prévue au départ, est le fruit d’une vision européenne résolument généreuse et d’un redécoupage du non moins magnanime budget de 960 milliards (pour la période 2014-2020).

Une bonne nouvelle qui cache une petite révolution pour les 28 : dès l’an prochain, il sera enfin possible de réallouer des fonds d’un domaine vers un autre, et même de reporter l’argent non-dépensé d’une année sur l’autre. On se demande bien pourquoi les éminents membres du Conseil n’y ont pas songé plus tôt. Heureusement, le parlement européen, lui, y a pensé…

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Zut! j'ai plus de crédit mail!

sms.jpgExtraordinaire! « Abracadabrantesque » comme dirait notre Président. La proposition du député européen UMP André Lamassoure est tout bonnement hors-norme. Tout part d’un constat simple – le budget européen est insuffisant – et de bonnes intentions – comment créer une rentrée d’argent sans créer de nouvel impôt direct? Monsieur le Député pense tout simplement à taxer nos SMS (0,015€ par message) et nos e-mails. Explication tacite de l’intéressé: le timbre n’a pas été remplacé et taxer les moyens de communication virtuelle reviendrait à créer un timbre virtuel qui pourrait générer une recette de plusieurs dizaines de millions d’euros ! Sauf que la recette irait dans les caisses de l’Etat français si le sms est émis et reçu en France, dans les caisses de Bruxelles s’il est émis en France et reçu ailleurs dans l’UE. Drôle de proposition européenne… Drôle d’idée… Si l’on prend pour exemple la seule France qui applique un prix du SMS le double de celui pratiqué dans beaucoup d’autres pays européens, la pillule risque de passer difficilement! Quant à taxer les e-mails, quitte à taxer le droit d’expression, autant taxer les hommes politiques en excès de propos démagogiques. Si l’on appliquait cette taxe proportionnellement aux salaires de nos élus nationaux, nul doute que le budget serait gonflé d’un coup. Mais enfin, Monsieur Lamassoure! Il viendra un moment où il faudra aborder franchement cette question d’un impôt européen. Si vous aimez l’Europe, vous n’avez pas besoin d’une proposition aussi farfelue. A quoi bon réduire à néant une déjà maigre sympathie des Européens vis à vis de l’UE pour une bêtise pareille? Heureusement, cette décision nécessiterait l’aval des 25 pour entrer en vigueur. Espérons que comme le nuage de Tchernobyl, cette mauvaise blague s’arrêtera à la frontière.

Le "plan S" de Bruxelles

Chirac au Conseil Européen - 24 mars 2006On ne parle déjà plus des phantomatiques plans B et C franco-français. Au lendemain des NON français et néerlandais, la Commission Européenne a tranché le problème avec le lancement en grande pompe d’un plan D comme « dialogue », « démocratie »…

Le programme de communication était bien parti. Un TCE mis provisoirement (?) au placard, une pluie de déclarations de bonne forme sur l’UE depuis le 29 mai. Une Commission « open » et un Jacques Chirac conquérant comme un A380: tel était le visage d’une Europe qui ne voulait plus voir l’échec en face. Une bonne politique marketing doit pourtant se baser sur un produit avec des qualités tangibles et une communication impeccable.

Car c’est vite oublier le mélodrame turc, en octobre dernier, où l’on peut encore s’étonner de la maigre transparence et de l’inexistence de dialogue entre le peuple européen et la Commission. C’est vite oublier le budget britannique « au rabais » pour la période 2007-2013 dénoncé par les eurodéputés.

Heureusement, même quand la Politique ne va plus, le business marche encore et l’on peut toujours compter sur « le » pilier de l’UE: l’économie et le marché unique. Jusqu’à cette semaine en tout cas…
Car la crise tant annoncée perdure et le plan « D » semble de plus en plus improbable. Le gouvernement français pensant que patriotisme rime avec « je suis français, pas européen » au point de chaperonner la fusion entre deux entreprises privées, Suez et GDF, pour contrer une OPA de l’électricien italien Enel sur Suez. L’Espagne n’est pas en reste puisqu’elle vient de voter une loi pour empêcher le rachat d’Endesa par l’Allemand E-On.

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