En marge des élections européennes de juin, les sites pédagogiques poussent comme des champignons. Je parlais d’EPVote il y a peu, je vous recommande aussi vivement l’excellent EUprofiler.eu qui vous aidera à trouver le parti le plus proche de vos opinions. Et puis est arrivé avant-hier Parlorama.eu, un site qui a emballé, en seulement 24h, le monde des eurogeeks… et qui mériterait le même sort auprès du grand public.
Son objectif est simple : noter les eurodéputés en fonction de leur présence et de leur participation (plus ou moins active). Où l’on apprend notamment que les eurodéputés français sont très moyens, ou encore que – tiens, tiens, c’est bizarre… – les derniers de la classe française s’appellent Philippe de Villiers ou Jean-Marie Lepen. Je me demande bien comment ces individus comptent faire la peau à la Commission Barroso et aux vilains eurocrates s’ils ne font que pointer… Les sympathisants de Libertas ont du souci à se faire.
Ce site apportait donc un peu de transparence dans une institution qui en manque cruellement quand il s’agit de savoir qui fait quoi. Làs ! Mes propos appartiennent déjà au passé puisque le site a été fermé ce matin, du à un « trop grand nombre de plaintes ». Et une tentative de transparence avortée, une ! Bien sûr, la méthode de notation était contestable car imparfaite, dans la mesure où elle ne quantifiait pas le travail de fond fait dans les commissions de travail, mais c’était un bon début, un premier jet qui ne demandait qu’à être amélioré pour que les citoyens européens puissent élire leur député en connaissance de cause.
Mais alors qui sont ces plaignants, et pourquoi ? Les derniers de la classe européenne, j’imagine. Ceux qui profitent du système en s’impliquant au minimum. Quel intérêt auraient-ils à se voir dénoncés ainsi sur la place publique ? Les députés injustement mal notés n’ont a priori pas grand chose à craindre si leur engagement est (re)connu. Je pense par exemple à André Lamassoure, ou encore Catherine Trautmann qui malgré sa mauvaise note s’est illustrée cette semaine en sauvant l’amendement anti-Hadopi. Ou alors le parlement serait-il majoritairement rempli de profiteurs ?
Tout ceci est dommage(able) pour l’UE. Gardons l’espoir tout de même que cette initiative renaisse de ses cendres, avec le soutien du parlement européen, qui a tout à gagner à proposer à ses citoyens des chiffres facilement accessibles et intelligibles. C’est peut-être à ce prix que pourra revenir une partie de la confiance perdue.
Eurodéputés : ces classements que l’on veut vous cacher
Le palmarès établi par Parlorama.eu a été retiré
L’initiative voulait éclairer les électeurs à la veille du scrutin européen du 7 juin prochain, elle n’aura tenu que quelques heures : établi par Flavien Deltort, un ancien collaborateur de l’eurodéputé italien Marco Cappato, un tableau de bord de l?activité des députés européens a été retiré la semaine dernière du site Parlorama.eu. Deltort ne cache pas avoir subi des pressions d?une partie des 921 élus, qui n?appréciaient pas de se retrouver en pleine lumière.
Heureusement, il existe d’autres classements. Qui, pour l’heure, ont échappé à l’ire des parlementaires européens. LaProvence.com ouvre donc ses archives et se concentre sur les 13 eurodéputés élus en 2004 dans la circonscription Sud-Est, qui comprend les régions Paca, Rhône-Alpes et Corse. Histoire de reprendre le flambeau de Parlorama.eu et de mettre à la disposition de tous des informations de nature à nourrir la vitalité de la démocratie.
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