J’ai beaucoup critiqué la communication de l’UE ces derniers temps. Pour une fois, je dirai « chapeau bas ». Les chaînes publiques européennes en collaboration avec le Parlement Européen se sont récemment réunies en vue de préparer une couverture médiatique digne de ce nom pour les prochaines élections européennes en juin 2009.
Les téléspectateurs français se passionnent pour la vie politique nationale. Pas pour l’Europe, diront certaines mauvaises langues. Preuve à l’appui avec l’actuelle médiocre campagne présidentielle française qui élude le sujet européen. L’Europe n’intéresse personne! Ils ont raison. Les débats autour du référendum pour le Traité Constitutionnel Européen en 2005 l’ont même prouvé: les Français ne se sont pas intéressés à l’Europe, ils l’ont plébiscitée!
Comme quoi quand on veut bien donner sa place à l’Europe dans les médias, elle intéresse les citoyens. Cela a été le cas en 2005. Cela a aussi été le cas via de très rares émissions telles que feu « Union libre » sur France 2 qui, malgré ses clichés faciles, a certainement plus fait à l’époque pour l’Europe que le ministre des affaires étrangères!
Seul bémol: comment retransmettre à la manière de l’Eurovision une élection qui s’étale sur 3 à 4 jours dans 27 pays? Les européennes de 2009, qui se tiendront du 11 au 13 juin, devraient donner lieu à une soirée événementielle le 13 au soir avec tout ce que cela comporte, notamment les interviews en direct et les prévisions de répartitions de groupes parlementaires…
Comme j’aime à le répéter, l’Europe ne se fera foncièrement que par l’éducation dès le plus jeune âge. Pour autant, les médias ont un rôle non négligeable et pas uniquement lors des élections ou des référendums. Finalement, comme le souligne Hans-Gert Poettering, le nouveau Président du Parlement, le sujet européen ne devrait plus être traité comme une affaire de spécialiste mais comme une part entière de l’actualité. Il reste encore beaucoup à faire, mais on prend le bon chemin.
On dit souvent la question européenne « enterrée par les candidats » ou on la qualifie de « question annexe » : il n’est rien. En tout cas pas du côté de Nicolas SARKOZY.
Un redémarrage de l’Union Européenne
Pour le Président de l’UMP, il faut « permettre à l’Europe de redémarrer ». Loin de vouloir remettre en cause le vote des Français du 29 mai 2005, mais conscient qu’il n’y a pas de « plan B », Nicolas SARKOZY souhaite faire adopter un traité limité aux questions institutionnelles, pour permettre à l’Union Européenne de fonctionner. Il proposera ainsi la création d’un poste stable de Président de l’Union européenne et d’un poste de ministre des Affaires étrangères européen.
Egalement soucieux de concentrer l’action européenne sur des politiques concrètes, Nicolas SARKOZY veut engager des négociations avec nos partenaires européens sur tous les sujets où nous avons besoin de politiques globales : l’immigration, l’énergie, l’écologie, la politique industrielle ou encore la recherche biomédicale.
En réponse à ceux qui pensent que l’Europe nous freine, Nicolas SARKOZY répond en proposant de permettre aux pays qui veulent avancer plus vite de le faire, en développant des coopérations renforcées.
Parce que l’Europe n’est plus en mesure d’accueillir de nouveaux membres, Nicolas SARKOZY demande que soit stoppée toute nouvelle adhésion tant qu’aucune réforme institutionnelle n’a eu lieu. Il exige également un arrêt des négociations d’adhésion avec la Turquie et souhaite les réorienter vers la conclusion d’un partenariat stratégique.
Une Europe plus protectrice
Pour une Europe plus protectrice, Nicolas SARKOZY prône, à l’image de l’espace Schengen sur la circulation des personnes, la création d’un grand espace de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme et de la lutte contre la criminalité organisée. Il consisterait en des échanges de fichiers et de renseignements, des règles pénales communes ou encore la création d’un poste de procureur européen.
Nicolas SARKOZY veut aussi créer une force d’intervention européenne de sécurité civile (« casques verts »).
La France, plus présente en Europe
Parce que l’Europe ne se fait pas sans les peuples, Nicolas SARKOZY veut renforcer le rôle des représentants des gouvernements nationaux, notamment dans la conduite de la politique monétaire européenne.
Il veut en outre renforcer le rôle du Parlement français dans la conduite de la politique européenne de la France. Cela passerait par la création de commissions permanentes au Parlement, par la communication de tout projet d’acte européen et par la mise en place d’un débat au Parlement avant et après chaque Conseil européen.
Nicolas SARKOZY veut par ailleurs garantir le principe de préférence communautaire, pour permettre à nos entreprises de consolider leurs positions avant de se lancer dans la conquête de marchés extérieurs. Il veut modifier la politique européenne de concurrence, pour ne pas empêcher la constitution de champions européens. Il demandera enfin à l’Union européenne de supprimer l’attribution de fonds structurels aux pays qui pratiquent le dumping fiscal ou social.
Impliquer les Français dans l’Europe
Très attaché à la jeunesse, Nicolas SARKOZY veut donner à chaque jeune la possibilité de faire un séjour prolongé dans un pays de l’Union dans le cadre de ses études. Il propose ainsi la généralisation des programmes Erasmus et Leonardo, l’augmentation des bourses de mobilité et le développement des prêts à taux zéro.
De plus, afin d’impliquer davantage les salariés Français dans l’Europe, Nicolas SARKOZY souhaite créer un dispositif européen de participation des salariés aux bénéfices des entreprises européennes. Cette mesure aura par ailleurs un impact positif sur le pouvoir d’achat des Français : une des priorités du candidat de l’UMP.
Nicolas SARKOZY : la bonne voie pour la bonne Europe
Entre une gauche qui prône un élargissement infini de l’UE (au nom de la solidarité) et une extrême droite qui veut « sortir de l’Europe », Nicolas SARKOZY propose une voie équilibrée.
Entre une gauche qui agite sans cesse l’épouvantail d’une Europe qui serait « ultra-libérale » et une extrême droite qui décrit l’Union Européenne comme un carcan qui étrangle la France, Nicolas SARKOZY propose de faire de l’Europe un espace de protection accrue et un véritable moteur pour la France.
Louis BAPTISTE
http://opinionpolitique.canalblog.com
Cher LB,
comme tu l’as sûrement (pas) lu, « tout propos (…) copié-collé stricto-sensu d’un autre blog sera supprimé sans préavis ». Apparemment, tu colles bien à la définition. Néanmoins, ton commentaire étant plutôt sympathique, je le garde à titre d’exemple qui fait exception.
« Nicolas SARKOZY : la bonne voie pour la bonne Europe ». J’aimerais bien savoir comment??? Sarkozy ministre de l’Intérieur le lundi dénonce le « laxisme » de l’Italie et de l’Espagne face à l’afflux d’immigrés clandestins, mais évite d’en débattre le mardi avec ses collègues en désertant le sommet européen consacré à ce thème. Sarkozy candidat à la présidentielle clame être un Européen convaincu le mercredi mais dénonce aussi violemment qu’un de Villiers l’Euro et la BCE le jeudi. Enfin, Sarkozy (candidat ou ministre ou 3ème choix?) vient officiellement à Madrid pour rencontrer son ami Zapatero pour qui – l’on sait – il éprouve beaucoup de « sympathie ». Pas de chance, les médias ne garderont que des images d’un meeting pour les expatriés français en Espagne et l’affaire du logement à prix d’ami…
C’est sûr, dans ce que tu cites il y a beaucoup de choses existantes ou présentes dans le feu TCE. Par contre, à l’instar de son programme, comment va-t-il financer cela? Si Sarkozy annonce un impôt européen pour créer un budget digne de l’UE, j’accorderai probablement du crédit à tes propos et aux siens. J’en accorderai aussi si tu parviens à m’expliquer les petites contradictions de l’ami Nicolas que je ne suis d’ailleurs pas le seul à partager. J4M vient de publier une jolie note à ce propos: http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/03/le_coming_out_e.html
As tu des explications?
Il s’agit là d’une initiative tout à fait louable! Concernant les elections européennes, peut-être pouvons-nous rêver d’arriver un jour à un programme commun entre membres d’un même parti européen mais de nationalités différentes!
C’est vrai qu’on a pas encore trouvé de moyen de donner un élan aux élections européennes en permettant un meilleur suivi du côté « global » des élections. Mais il est peut-être encore trop tôt, tout changera quand les peuples s’intéresseront vraiment de près aux élus des autres pays, peut-être aussi si de grandes listes clairement paneuropéenne et standardisées font leur apparition (mais ce n’est pas forcemment souhaitable).