Et si le prochain film Terminator annonçait du changement au sein du Justus Lipsius, l’autre nom donné au bâtiment du Conseil européen, vous savez, ce triste bunker à Bruxelles qui accueille une fois par mois les chefs d’Etat européens ?
Un scénario farfelu ? Pas si l’on en croit la dernière rumeur en date : Arnold Schwarzenegger, ex-Mr Univers, ex-star de cinéma et surtout ex-gouverneur de l’Etat de Californie, serait intéressé par une reconversion politique en Europe. C’est vrai, après tout, Schwarzy a encore un passeport européen/autrichien. Il est donc techniquement éligible…
Au début, j’ai franchement cru à un poisson d’avril, comme beaucoup… Et puis finalement, pourquoi pas ?
Schwarzy, un choix qui dérange
Soyons réalistes, sans aucun réseau d’influence, sans expérience politique européenne, les chances de Schwarzy frôlent le néant, a fortiori dans cette institution réputée pour ses méthodes opaques et peu démocratiques.
Souvenez-vous, en 2009, l’élection la nomination du premier chef permanent du Conseil européen (pour 2 ans et demi) : 26 des 27 chefs d’Etat européens étaient alors d’accord pour élire le candidat déclaré et dernier des grands Européens en exercice : Jean-Claude Juncker. Il aurait eu fière allure ce Conseil avec JC !
Hélàs, peu importe la démocratie et la majorité absolue, Nicolas Sarkozy a préféré torpiller Juncker (cf. article Quatremer).
Bilan : le Conseil aura choisi Herman Van Rompuy, même pas candidat au job : un excellent travailleur de fond, certes, mais aussi un piètre représentant en relations publiques.
Au Conseil de l’UE, mieux vaut ne pas faire d’ombre aux dirigeants des « grands » pays. En un mot, mieux vaut être fade, consensuel et non candidat si l’on veut faire l’unanimité.
Schwarzy ou le choix de la raison
Et pourtant, placer Arnold Schwarzenegger comme président du Conseil de l’UE nous garantirait une visibilité maximale sur la scène européenne et internationale.
On n’attend pas d’un leader qu’il pose benoîtement devant des statues recouvertes d’un drap, mais qu’il incarne nos valeurs européennes d’une voix forte. N’était-ce d’ailleurs pas la volonté officielle de l’UE au moment de signer le traité de Lisbonne ?
Certains diront aussi qu’on ne peut être acteur et homme politique. L’homme a tout de même dirigé durant 8 ans la (virtuellement) 8ème puissance mondiale. Quel que soit son bilan, cela lui assure une certaine crédibilité politique.
Alors quel risque pour l’UE ? Finalement assez faible, car le Conseil n’a de toute façon pas vocation à être le moteur de l’UE. Quant au rôle de président, il tient plus de l’intendance que d’une véritable action programmée.
Quelle image l’UE cherche-t-elle à véhiculer?
La pseudo-candidature de Schwarzenegger pose en tout cas de bonnes questions : l’UE veut-elle véritablement imposer sa voix auprès de ses citoyens et partout dans le monde ? Et si oui, quel(s) leader(s) nous faut-il pour « vendre » cette Union ?
A y regarder de près, certains détracteurs, qui minimisent la portée d’une candidature Schwarzenegger, sont aussi ceux qui soutiennent sans broncher nos dirigeants européens actuels : prenez par exemple Herman Van Rompuy, président du Conseil, critiqué pour son absence de charisme, Jose Manuel Barroso, président de la Commission, réélu à défaut de mieux, sans oublier notre lumineuse ministre des affaires étrangères, Catherine Ashton, dont le charisme n’a d’égal que son incompétence et son désintérêt évident pour le projet européen.
Comme me disait un ami fédéraliste, abattu tout comme moi par la situation : « on a les leaders qu’on mérite ». Schwarzenegger ne serait certainement pas le leader Européen parfait – comment l’être après 42 ans d’exil aux USA ? – mais il contribuerait grandement à redorer l’image de notre chère Europe.
Et si l’on demandait l’avis des citoyens européens : quel genre de président souhaiteraient-ils avoir ?
Comme dit dans ce billet, on parle de quel président ? Celui de la Commission ou celui du Conseil européen ?
Parce que dans le deuxième cas, je ne suis pas sûr que Schwarzi en ait vraiment envie…
http://etoile.touteleurope.eu/index.php/post/2011/04/20/Apres-Terminator-et-Governator-Schwarzy-Unionator
Relis mon billet Fabien, je mentionne x fois le Conseil, je crois que c’est très clair. Les différents articles de presse ont d’ailleurs précisé cela entre temps.
S’il vise la présidence du Conseil, il aurait tort tactiquement parce qu’il ne pourrait rien faire en dehors d’être un autre secrétaire général… La formule de VGE de « Washington européen » a caché la réalité du poste.