2006: année européenne du transport ferroviaire? Nous fêtons en effet les 10 ans de Thalys, société de droit franco-belge où collaborent Français, Belges, Hollandais et Allemands. Un bel exemple d’Europe des projets!
2006: Compte à rebours avant lancement du TGV est-européen. Le 10 juin 2007 marquera le début du Paris-Strasbourg en 2h20 contre 4 actuellement. Dans la foulée, Francfort et Munich à grande vitesse grâce à l’interopérabilité des réseaux TGV et ICE… Et demain, Budapest?
Depuis lundi circulent les premières rames du TGV-Est (à vitesse Corail), une fierté pour la SNCF qui pour l’occasion a installé un chronomètre gare de l’Est à Paris pour afficher le compte à rebours.
C’est vrai, Strasbourg est la capitale historique de l’Europe, siège du Conseil de l’Europe et du Parlement Européen. Elle est pionnière dans le transport ferroviaire comme en témoigne le premier prototype de TGV (TGV 001, seul et unique TGV à traction thermique) abandonné en bordure d’autoroute tel un jouet géant à quelques kilomètres du centre-ville.
C’est vrai, à Strasbourg, on a attendu 20 ans de plus que les autres grandes villes de France pour avoir ce TGV. On a même payé pour obtenir ce train, d’habitude financé par l’Etat. Mais à Strasbourg, nous aurons bientôt 2 TGV par heure habillés par Christian Lacroix qui rouleront à 320km/h (contre 300 ailleurs), une gare haussmanienne défigurée par une gigantesque verrière, un train Corail vers Bruxelles et toujours ce regard parisien à la fois vélléitaire et condescendant.
Vélléitaire car Paris a prononcé maintes belles paroles au sujet de la capitale alsacienne sans jamais lui donner les moyens d’assumer son rang. Condescendant, car par peur de voir Strasbourg gagner en importance internationale, la capitale française l’a délaissée et n’a jamais joué cet atout européen. Paris, centre incontesté et incontestable de la France, s’est rêvée centre de l’Europe, voire du monde.
Strabourg en paye le prix fort aujourd’hui. La polémique récente du loyer soit-disant surévalué du Parlement Européen n’a fait que souligner une évidence: les eurodéputés sont fatigués des va-et-vients entre Strasbourg et Bruxelles. Trop cher, trop usant! Pourquoi la France a-t-elle attendu autant pour « offrir » le TGV à Strasbourg? Et demain? Y-aura-t-il une liaison rapide entre les deux capitales européennes?
Ce TGV est un premier pas positif qui va dans le sens de l’Europe, mais qui, une fois de plus souligne un certain « parisianisme » qui se suffit à lui même.
Strasbourg peut se passer de Paris, mais Paris ne peut se passer d’Europe. Faire l’impasse sur Strasbourg, c’est faire l’impasse sur l’Europe. Le rêve européen n’est ou n’était pas si loin. Paris accorde enfin ce qui revient de droit à Strasbourg. Mais demain? Que ferons nous, Français, pour sauver Strasbourg? Strasbourg, c’est la France et l’Europe. Au fond, nous sommes tous un peu Strasbourgeois. A nous de la soutenir.
Le TGV Est s’arrête à 136 km de Strasbourg à Beaudrecourt, en Moselle. Le tranche n° 2
n’est pas décidée et en tous cas pas avant 2012 !! Beaudrecourt est la limite occidentale du IIIème Reich, merci. Paris. Vous pouvez aussi écrire que le TGV passe par la vallée de Munster, l’écartement des boggies est standard dans toute l’Europe. Le TGV devient donc un train normal à partir de Beaudrecourt. Par contre la Région Alsace contribue énormément au financement du TGV Paris-Beaudrecourt. Donc vous êtes victime vous-mêmes de l’intox francilienne, la France n’offre pas le TGV à Strasbourg et ce qui existe et que l’on ne reçoit pas, on le paye. Quant au style de la gare de Strasbourg, c’est du néo-gothique industriel datant du Kaiser Wilhelm, en grès rose, assez élégant au demeurant.
Merci pour ces précisions. En revanche, petite correction: Je ne suis nullement victime de l’intox parisienne! Il faut me relire et ne pas tout prendre au 1er degré…
« C’est vrai, à Strasbourg, on a attendu 20 ans de plus que les autres grandes villes de France pour avoir ce TGV. On a même payé pour obtenir ce train, d’habitude financé par l’Etat. »
De même que j’ai utilisé le verbe “offrir” avec des guillements en signe d’ironie. Paris communique sur l’évènement comme si c’était un cadeau et l’Alsace paye.
Le TGV ne passe pas à Strasbourg. cf. l’article des DNA .
Excellent article en effet qui ne fait qu’agraver la charge négative contre Paris. Les Parisiens aiment l’Europe, mais ne veulent pas en payer le prix. Ils sont fiers des projets européens mais aiment en parler en solo.
Si la tendance de l’article se confirme, Strasbourg sera, une fois de plus, délaissée. 🙁 Ca fait des décennies que ça dure. Doit-on s’en étonner?