Voilà le genre de news qui n’intéressera que les quelques eurofreaks, et pourtant… Jean-Louis Bourlanges, l’ex-Monsieur Europe de Bayrou a quitté son mandat européen et c’est bien dommage!
Quand on est l’un des seuls, voire le seul Français député européen convaincu et honnête, on ne passe pas inaperçu. A fortiori au milieu d’une eurodéputation française particulièrement médiocre. Autant dire que la France est maintenant bien mal barrée en matière européenne!
18 ans de loyauté envers l’Europe et jamais la tentation de renoncer à son idéal européen pour finir à Paris comme la plupart des députés européens français qui siègent à Strasbourg à défaut de mieux… à Paris. Un constat tellement parisien, tellement pathétique.
Heureusement, la vie continue et la France se pâme déjà d’avance sur sa présidence de l’Union en 2008! Elle qui devrait plutôt apprendre à faire preuve de modestie.
Jean-Louis Bourlanges semble usé, fatigué de ces égoïsmes, de cette malhonnêteté intellectuelle en France et en Europe. Il s’en explique dans une très bonne interview pour le Monde. Où il ne mentionne pas le référendum perdu autour du Traité Constitutionnel, mais cela semble aussi avoir pesé dans la balance si l’on fait le bilan de ses dernières interventions sur France Culture (cf. L’esprit public).
Allez, je ne résiste pas au plaisir de livrer mes citations préférées extraites de son interview:
« il n’y a plus de moteur dans l’avion »
« le Parlement européen, même s’il ne cesse de grignoter du pouvoir, fait trop souvent figure de porte-avions condamné à faire des ronds dans l’eau »
« L’étoile européenne de Nicolas Sarkozy se perdra s’il se refuse à jouer avec le temps »
Et le clou, sa vision de la politique politicienne européenne en France: « Ma famille politique, « sociale, libérale et européenne », qui a fait pendant vingt ans jeu égal avec le parti chiraquien, gît désormais à terre, tronçonnée en trois morceaux inanimés : entre l’UMP, le MoDem et le Nouveau Centre, les enfants de l’UDF n’ont le choix qu’entre une reddition, une secte et un camp de réfugiés. »
Ca balance pas mal… à Bruxelles! 🙂