Alors que Jacques Chirac rencontrait la chancelière Angela Merkel dans le cadre du 6ème forum franco-allemand mardi dernier, on a pu voir le tandem avancer doucement mais sûrement sur quelques sujets d’intérêt, notamment les transports.
La France est, on le sait, en pointe en matière de contrôles de vitesse automatiques. Plus de 2 millions de contraventions ont ainsi été éditées en 2004. Seul bémol : un tiers de celles-ci n’ont jamais trouvé leurs destinataires dont 75% seraient « étrangers ». Un manque à gagner pour l’Etat français qui a commencé à agir en conséquence.
Depuis l’an dernier, le couperet à chauffards est finalement tombé. Le chauffard français n’est plus, vive le chauffard européen! La France qui avait déjà signé un accord avec le Luxembourg en janvier 2005 enfonce un peu plus le clou avec l’Allemagne.
Les conducteurs français et allemands paieront désormais pour leurs excès de vitesse dans l’un ou l’autre pays. Une mesure (officieuse) prétexte à renflouer les caisses d’un Etat français plutôt enclin à taxer l’automobiliste trop rapide sur une 4-voies. Mais voyons les choses en positif. Cette démarche doit s’inscrire dans un processus européen où un chauffard européen peut et doit être puni pour ses excès sur n’importe quelle route de l’UE.
Après l’introduction de la carte grise européenne le 1er juin 2004 pour réduire les fraudes et le trafic de véhicules volés, le transport routier semble en bonne voie d’européanisation. En 2008, la France modifiera l’aspect de ses plaques d’immatriculation sur un modèle déjà emprunté par plusieurs pays (cf. photo ci-dessus) dont l’Italie ou l’Espagne.
A quand une plaque commune et une « police de la route » européennes?
Vous faites du racolage comme l’hebdo AutoPlus. Où est le problème? Le code de la route se respecte, c’est normal, la vitesse, mais aussi la puissance et la climatisation en automobile ne concourrent pas à la croissance durable et au respect des accords de Kyoto sur la pollution de l’air, des eaux et des sols. Quand à harmoniser un système jacobin avec des systèmes fédéraux… Vous n’êtes pas au courant de l’harmonisation des systèmes des contrôles routiers et des polices dans toutes les régions transfrontalières du Jura jusqu’à Calais. Si vous aviez observé en Alsace les pratiques engagées par les accords multilatéraux et les textes législatifs, si vous étiez au fait des avancées très concrètes de l’Eurodistric qui rassemble la CUS de Strasbourg et 90 communes allemandes voisines du Pays de Bade, ou encore de celle de la Régio Basiliensis (Mulhouse/Bâle/Fribourg) vous sauriez que les polices frontalières travaillent ensemble, voire patrouillent ensemble. Etudiez les dossiers ou observez votre entourage avec circonspection avant de lâcher des billets d’humeur.
Le problème, à mon humble avis d’automobiliste, est l’hypocrisie des dirigeants français qui imposent des règles qu’eux-mêmes ne respectent pas!
Quant à la vitesse, ce que je conteste (sans pour autant « racoler »), comme AutoPlus, c’est une limitation sur autoroute où personne ne conduit à 130 de toute façon! A l’opposé, je m’étonne d’entendre parfois des histoires d’accident en centre-ville par des conducteurs roulant en état d’ébriété à 90 km/h!
Evidemment, il est plus simple et rentable de planter un radar sur une ligne droite à pleine vitesse même si l’on sait que les 4-voies sont les routes les plus sûres.
Cela dit, ton argument écologique est intéressant. Il n’est malheureusement jamais repris, ou bien peu, par nos gouvernants successifs. En tout cas, il est dommage que l’Europe fasse tous les efforts pour respecter Kyoto quand les Etats-Unis polluent autrement plus avec leurs grosses cylindrées et leurs industries qui ne respectent pas toutes le protocole. Merci Bush!
Concernant les contrôles de police, je ne suis pas au courant de tous les programmes euro-locaux-nationaux. C’est aussi à cela que sert un blog: échanger des idées et des informations.
Quand je parlais de « police de la route européenne », je pensais à des coopérations transfrontalières (dont tu parles en connaissance de cause) mais aussi à un véritable échange de données sur toute l’UE. A ce titre, la coopération franco-luxembourgeoise et franco-allemande est un bon premier pas en la matière.