En ce 1er mai, nous pouvons nous réjouir. Le plombier polonais a désormais officiellement le droit de travailler en France! N’en déplaise à une moitié de « nonistes »… Comme nos entreprises aiment exporter et même racheter en Pologne, aimons nos plombiers français et polonais.
Deux ans se sont déjà écoulés depuis l’entrée des 10 nouveaux pays dans l’Union. L’occasion pour certains pays, dont la France, d’ouvrir plusieurs secteurs à l’emploi (dont le BTP) pour les Européens de l’est qu’on a longtemps considéré à tort comme une main d’oeuvre pauvre, bon marché et prête à tout pour venir prendre le travail des riches Européens de l’ouest.
Deux ans plus tard, l’invasion n’a donc pas eu lieu. Pas en France évidemment, ni dans les pays (Royaume-Uni, Irlande et Suède) qui n’avaient pas fermé leurs frontières en 2004.
Aujourd’hui, de l’ex UE-15, tous les pays ont déverrouillé partiellement ou complètement ces barrières à l’emploi, hormis l’Allemagne et l’Autriche qui craignent une plus grande immigration liée à la proximité géographique. Espérons que cette segrégation prendra fin partout d’ici deux ans.
D’ici là, fêtons cet événement et l’Europe en général. Le 9 mai prochain sera la fête de l’Europe, en référence à la déclaration de Robert Schuman faite le 9 mai 1950 et qui a entraîné l’acte de naissance de la CECA.
A cette occasion, portes ouvertes au Parlement Européen à Strasbourg, mais aussi manifestations en tout genre partout en France le 9 et la semaine qui précède. Pour un récapitulatif complet, une visite par le site feteleurope.fr s’impose.
Autre registre, pour ceux qui s’intéressent plus à la politique, sous un angle ludique, le projet Galaxy Europe vaut le détour. Une sorte Star’Ac où l’on vote pour son député préféré.
Vive l’Europe!
Ayant été invité à lire votre blog par quelqu’un dont j’ai cru comprendre qu’il ne vous aimait pas, j’y suis allé! Et voici mon jugement : très bien! Vous êtes européen, tout comme moi, plutôt raisonnable (plus que moi!). Je vous place donc dans mes favoris, tant sur mon ordi perso que sur mon blog que je vous invite à aller voir en espérant que vous le trouverez intéressant.
http://www.propositions-audacieuses.net
Le travail est la dernière variable d’ajustement après l’accomplissement de l’homogénéisation macroéconomique des économies nationales de la région européenne conformément aux critères de Maastricht.
Nous avons justement vu hier à la TV de longs reportages sur les arrivées massives des travailleurs de l’Europe de l’est en Angleterre et en Irlande. Dans ces pays de nombreuses entreprises licencient en masse pour réembaucher des travailleurs frais qui acceptent les tâches rendues au passage plus pénibles et dans des conditions dégradées et avec des horaires plus longs ou très flexibles. Justement ce ne sont pas les « riches » de l’Europe de l’ouest, comme vous l’écrivez, mais la tranche la plus fragile des salariés qui est directement menacée par cette ouverture du marché du travail. Que doit-elle encore accepter pour être à la hauteur de la modernisation? Depuis une quinzaine d’année elle a accepté une énorme dérégularisation, une précarisation, le chômage, et elle s’est adaptée à une croissance de productivité de 150 à 200% dans le secteur industriel et des services.
Le secteur du BTP allemand a été tellement mis en péril par les arrivées massives des travailleurs de l’Europe de l’est que le gouvernement a dû introduire cette année un Mindestlohn, un Smig. En Allemagne il n’y a pas de salaire minimum car le Tarif, la convention collective, est renégocié tous les ans en automne entre les syndicats très puissants et le patronat. Mais cette fois-ci, les déséquilibres du BTP n’ont plus pu être endigués autrement que par l’obligation à un verser un salaire minimum.
Vous avez raison, nos entreprises investissent et rachètent en Pologne, mais doivent heureusement appliquer le droit de travail national et non pas le droit du travail de leur pays d’origine. Heureusement, les citoyens européens ont manifesté ces derniers temps leur opinion.
A Jacques:
Certains disent ne pas aimer certaines choses mais font le contraire de leur parole.
A Thomas:
Je n’ai pas vu ce reportage, mais ces licenciements « en masse » n’ont pas l’air de faire fléchir les chiffres du chômage britannique et irlandais. On est loin de l’invasion annoncée par les « nonistes »! D’ailleurs, le monde du travail n’est pas fait que d’ouvriers. Des jeunes diplômés polonais partent là-bas comme certains diplômés français pour trouver un emploi. Londres et Dublin leur donnent une chance. Paris et Berlin leur claquent la porte, du moins officiellement. Car on le voit, le plombier polonais travaille au noir en France et le diplômé polonais peut aussi finalement y trouver un emploi…
Mon billet pointait du doigt notre apparente fierté à avoir réunifié l’Europe tout en accordant certains droits aux uns et pas aux autres.
Quand je parle de « riches Européens de l’ouest », je ne parle pas des couches aisées mais des Européens de l’ouest dans leur ensemble qui peuvent être considérés comme « riches » et privilégiés comparés à une bonne partie de la population d’Europe de l’est. Je ne commenterai pas le BTP allemand que je ne connaîs pas. En revanche, je sais que le BTP français peine à recruter et que le mythe du plombier polonais (ou du maçon…) est irrationnel.
Enfin, tu décris la libéralisation du marché est-européen comme une contrainte et une souffrance. C’est ton point de vue. Pour avoir vécu la Pologne de près, je n’ai pas du tout ce sentiment. La Pologne, même du temps social-démocrate, pas si lointain d’ailleurs, a toujours considéré l’économie de marché comme une chance. Pas la France! La Pologne, comme l’Europe de l’est, a effectivement souffert de sa transition d’un régime communiste, où tout le monde a un emploi à vie, à une économie de marché. Le chômage est une conséquence, mais pas irrémédiable, et pas universelle. Tous les pays d’Europe de l’est n’ont pas autant de chômage qu’en Pologne malgré une dérégularisation tout aussi grande.
Parlement Européen, le mythe.
Vous vous êtes sûrement demandé pourquoi en Alsace nous n’avons pas la même ardeur à fêter l’Europe. Il existe trois raisons pour ceci:
1] en Alsace – comme dans toute région frontalière qui avait souffert de la guerre et pour nous particulièrement des Anschluss répétés (70 + 39) de l’Alsace-Lorraine – l’Europe est un acte quotidien, pas une lubie. Nous n’avons pas besoin d’y penser, nous la faisons.
2] d’autre part quand « la France de l’Intérieur » fête l’Europe, c’est qu’elle à quelque chose à cacher. Paris, Paris la capitale de toutes les capitales, n’a jamais voulu de Strasbourg, d’une capitale supranationale sur son territoire. Nous n’avons pas de liaison européenne en Alsace, nous aurons peut-être le tgv en 2012, nous avons financé tout seul le nouveau Parlement européen, puis toutes les indemnités de retard et de malfaçons normales dans le bâtiment, mais qui pour le plus grand chantier de France rejoint des sommes très élevées.
3] d’autre part les alsaciens n’ont jamais été dupes des euro-députés français qui ne viennent jamais aux sessions parlementaires, et encore moins à chaque fois quand la question cruciale du maintien à Strasbourg… Ceci est la vérité!
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Finalement, vous pourrez bientôt changer le banner de votre site, car le Parlement européen va être dans un avenir très proche transformé en Pôle Technologique, soit un genre de centre multimédia avec bibliothèques, mais pas en centre de réseaux de compétences et d’incubateurs. La France est minable.
Entrée dans la zone réfusée aux « petits pays ».
Existe-t-il de la part des pays fondateurs de l’Europe une volonté de fêter? Et de partager?
La Bulgarie s’est vue refuser l’accès à l’Euro, car son taux d’inflation est de 2,7% au lieu de 2,6%.
En sachant que l’Allemagne – qui avait exigé le « 3-Koma-nix », le 3% et rien derrière pour les dettes budgétaires (les Neuschulden, les dettes nouvelles) – comme la France, puis l’Italie violent joyeusement les critères de Maastricht, font fi des « recommandations » et « avertissements » de Bruxelles, ne se voient pas infliger d’amendes comme le Traité de Maastricht le prévoie… je pense que les nouveaux états contractants partie à l’Union Européenne ne doivent pas comprendre cette arrogance des anciens membres.
D’autant plus que ce ne sont maintenant que des états ayant une taille et un nombre de population inférieur.
Bon, je n’étais jamais d’accord avec les 4 critères « libéraux » qui ne définissent la santé d’une économie nationale que par des critères financiers. C’est comme si les actionnaires ne définissaient la santé d’Arcelor que par sa cotation en bourse. Arcelor, c’est autre chose.
Mais si tel est le jeu du fonctionnement macro-économique de l’Europe, il doit être le même pour tous.
Je rappelle aussi que, seulement sous les différents gouvernements de gauche, les critères ont été respectés. Nous l’avons payés cher, nous nous sommes serrés la ceinture et avons économisé un maximum pour réduire les dettes budgétaires et les dettes structurelles. La France avait été même le premier pays avec le Luxembourg à être prête pour l’Euro.
Le respect des critères avait toujours été laché par les autres gouvernements des alternances pour financer d’autres postes budgétaires sans améliorer les investissements structuraux de l’état et en plombant gravement les nouvelles dettes. La France est minable.