De Kyoto à Bruxelles : Vers une Europe plus verte

Alors qu’on parle encore et toujours finance, un autre dossier a réchauffé les esprits hier à Bruxelles: celui de l’environnement. D’ici décembre, l’UE doit en effet adopter un programme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un programme qui s’inscrit dans le protocole de Kyoto entré en vigueur depuis 2005 pour tout le monde (sauf les États-Unis non signataires) et valable jusqu’en 2012.

Concrètement, l’UE veut réduire nos rejets de CO2 de 20% à l’horizon 2020 (par rapport à 2005, soit 30% par rapport à 1990). Comment?

  • Par la réduction des rejets automobiles, via la promotion des bio-carburants et des contraintes toujours plus strictes pour les nouveaux véhicules
  • Grâce à un plafond global d’émissions de CO2 à l’intérieur duquel les industriels s’arrangent entre eux pour compenser leur sur- ou sous-pollution, mais aussi par l’obligation de réinvestir dans des énergies propres
  • Avec de nouvelles normes énergétiques pour les nouvelles constructions de bâtiments.

Si vous n’avez pas tout saisi, je vous invite à visionner cette excellente vidéo réalisée par la Commission.

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Malheureusement, l’Italie traîne les pieds, invoquant une perte de 25 milliards d’euros par an pour s’adapter à ces nouvelles formes de production en devenir, soit le double des estimations européennes. Même son de cloche pour la Pologne dont l’économie dépend beaucoup du charbon. Ironie du sort, c’est en Pologne, à Poznan, que se tiendra une conférence des Nations Unies autour du changement climatique du 1 au 12 décibre 2008. C’est bien connu, les donneurs de leçon sont ceux qui en font le moins!

L’UE veut être à l’avant-garde du respect de l’environnement. Si rien n’avance d’ici décembre, tout cela ne restera qu’un vœu pieux. Pourquoi payer pour une industrie verte ruineuse à court terme? Après tout, quand on est un vieux con, on a le droit de penser à son seul nombril pour les quelques années de vie restantes. Mais quand on est un brin intelligent, on réfléchit à long terme pour sa descendance! On connaît pourtant les effets du réchauffement de la planète, on les observe même, entre les dérèglements climatiques ou encore le niveau de la mer qui monte doucement et dangereusement aux Pays-Bas au point de remettre en question la taille des digues dans un pays construit en partie sur la mer.

Heureusement, il existe encore quelques personnalités politiques qui dénoncent la bêtise égoïste de certains. Daniel Cohn-Bendit, en vue des élections européennes de juin 2009, imagine ainsi un « Green New Deal » au travers d’un nouveau collectif transpartisan: le Rassemblement Europe Ecologie où l’on retrouve tout le spectre politique de José Bové à Antoine Waechter en passant par l’ancienne juge Eva Joly. Bizarrement, pas de Jean Louis Borloo, le ministre français de l’environnement pourtant en verve sur la question. De quoi rappeler peut-être que de nombreux jobs sont à créer autour de l’économie environnementale, dans les énergies renouvelables notamment. Qui sait que l’UE est le premier producteur mondiale d’éoliennes?

Pour être sûr de bien faire passer le message auprès d’un public jeune et technophile, le site du collectif adopte d’ailleurs tous les attributs 2.0: Facebook, Dailymotion, Flickr et même Twitter! Bien vu! Ce qui me fait penser à une autre campagne « écolo », Switch your habits, orchestrée par MTV, au message drôle et pertinent.

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En attendant que les vieux de la veille deviennent raisonnables, continuons à imaginer et mettre en place l’idée d’une économie sociale de marché verte…

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