Hier soir s’est tenue la finale de la coupe du monde de foot-ball dans le stade olympique de Berlin chargé d’histoire, tristement célèbre pour ses Jeux de 1936 organisés par les nazis.
Hier soir, Berlin et l’Allemagne ont clos en beauté ce long spectacle d’un mois. Loin des clichés ringards et coincés, l’Allemagne a prouvé qu’elle peut aussi être une nation festive.
L’équipe (virtuelle) d’Europe, quant à elle, l’a fait! Elle a conquis sa 9ème étoile. Zidane a été élu meilleur joueur de cette coupe du monde par la FIFA et Klose finit meilleur buteur. Le Brésil n’a qu’à bien se tenir.
Vive l’Europe!
Bravo à l’Allemagne pour sa 3è place décrochée à la maison !
Ici, en France, il va falloir digérer la défaite… 🙁 dur, dur
et puis, j’oubliais, Cher Cédric, bravo à l’Europe pour cette superbe démonstration…
Selon le quotidien anglais The Guardian, le litige qui s’est déroulé entre le défenseur italien Marco Materazzi et le capitaine français Zinedine Zidane,qui s’est soldé par un terrible coup de tête asséné par Zinédine Zidane, et qui vaudra au meneur de jeu tricolore un carton rouge, se serait déroulé de la sorte: Suite à une action française non fructueuse, et alors que les italiens avaient récupéré le ballon et avaient débuté une contre attaque, seuls quelques joueurs demeuraient dans la surface de réparation italienne, David Trezeguet, Gennaro Gatuso, Zinedine Zidane, Marco Materazzi et le gardien Gianluca Buffon. Zinedine Zidane était au cours de l’action précédente très strictement surveillé par Marco Materazzi, qui le ceinturait fermement des deux bras, et lui tiraillait le maillot…Le ballon a été pris par Del Piero, et se trouvait déjà à ce moment au delà du milieu de terrain. Les caméras »live » ont alors complètement déserté la scène où le litige a eu lieu. Mais pas les caméra « Off »… Tout au long de la rencontre, Marco Materazzi, qui était chargé de surveiller Zidane dans la surface de réparation, avait apparemment continuellement matraqué le capitaine français de paroles indélicates, voire même injurieuses, que le milieu de terrain français a longtemps fait de négliger.
Toutefois, après cette séquence, Zidane a signalé à Materazzi, en lui
montrant la manche de son maillot: – « Ordinanza de tirare il costume!! » (arrete de me tirer le maillot!!)
Déclaration à laquelle réponds Materazzi:
– « Taciti, enculo, hai solamente cio che merite… » (Tais toi enculé, tu ne reçois que ce que tu mérites…)
– « si e cio… » (oui…c’est ça…)
C’est à ce moment que Zidane s’éloigne quelque peu du défenseur italien, qui poursuit, dans son dos:
– « meritate tutti ciò, voi gli enculato di musulmani, sporchi terroristici » (vous méritez tous ça, vous les enculés de musulmans, sales terroristes)
C’est alors que Zidane, désabusé, fatigué, mentalement fragilisé, assène un coup de tête terrible au torse du défenseur, qui toutefois en fais des tonnes, action qui demeure toutefois inexcusable….
Le second problème soulevé est la question de la prise de décision des arbitres par visionnage vidéo…soir la fifa décide d’arbitrer un match avec les données des arbitres, soit elle décide de promulguer l’assistance vidéo, qui demeure à ce jour interdite.Mais elle a toutefois été appliqué lors de la finale de la coupe du monde. Effectivement, cette énorme bavure du capitaine français n’aurait pas pu passer inaperçue, mais auraitdonc du être jugée et sanctionnée à postériori…à d’autres.
Merci Aubert pour cette explication.
Si ce que tu racontes est avéré, Zizou mérite malheureusement toujours son carton pour son geste, mais Materazzi mériterait au moins une suspension pour plusieurs matches et une peine d’intérêt général.
Autant l’Allemagne a très bien joué son rôle d’organisateur, autant la FIFA, organisme européen mondial risque d’entâcher sa réputation si l’affaire s’emballe. A mon avis, ne pas utiliser l’arbitrage vidéo à ce niveau relève de l’amateurisme. En Formule 1, des classements ont été refaits après visionnage de course. Pourquoi ne le fait-on pas en foot-ball?
Et surtout, pourquoi attendre la finale pour utiliser la vidéo, en l’occurrence contre Zidane? Dans ce cas, si la FIFA veut être juste, elle devrait par exemple accorder le but refusé à la France lors du match France-Suisse ou encore enfin pénaliser les hommes-grenouilles faussement tâclés et autres affabulateurs qui crient à l’injustice en se mettant le doigt dans l’oeil.
Monsieur Blatter, Président de la FIFA aura-t-il l’honnêteté d’expliquer tous ces choix?
De pire en pire…
SOS Racisme demande une enquête sur l’expulsion de Zidane
L’organisation SOS Racisme a demandé à la Fédération internationale de football (Fifa) une enquête sur les circonstances qui ont entouré l’expulsion de Zinedine Zidane lors de la finale du Mondial contre l’Italie.
« Selon plusieurs sources très bien informées dans le monde du football, il semblerait que le joueur italien Marco Materazzi ait traité Zinedine Zidane de ‘sale terroriste' », écrit l’organisation dans un communiqué.
« Si cette hypothèse se confirmait, le joueur italien serait donc l’auteur d’un propos raciste », ajoute-t-elle. « Alors que l’ensemble du Mondial était placé sous le signe de la lutte contre le racisme (…), nous demandons à la Fifa d’être à la hauteur de ses déclarations. »
Le meneur de jeu français a été expulsé dix minutes avant la fin des prolongations pour un coup de tête porté au thorax de Marco Materazzi, qui l’avait ceinturé quelques instants auparavant et qu’on avait vu, à la télévision, parler au footballeur français.
Le défenseur italien a démenti lundi avoir traité le capitaine français de « sale terroriste ». « Je ne sais même pas ce que ce mot veut dire », a-t-il déclaré à l’agence italienne de presse Ansa.
SOS Racisme demande « avec fermeté » à la Fifa d’enquêter et appliquer « le cas échéant » les sanctions prévues par son règlement.
Le Mrap réclame également de la Fifa des « mesures et des sanctions dissuasives pouvant aller jusqu’à la radiation contre les clubs, les joueurs, les supporters, entraîneurs participant à la propagande de la haine raciste ».
Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples estime que « rien ne peut justifier que l’on fasse justice soi-même » mais elle juge « impossible que soient impunis » les propos de Materazzi s’ils sont avérés.
Le Mrap s’élève également contre les déclarations de l’ancien ministre italien des Réformes, Roberto Calderoli.
Après la victoire des Azzurri, ce dernier a félicité une victoire de l’identité italienne, « d’une équipe qui a aligné des Lombards, des Napolitains, des Vénitiens et des Calabrais » l’emportant face à une équipe française qui a « sacrifié sa propre identité en alignant des Noirs, des islamistes et des communistes ».
Calderoli, membre de la Ligue du Nord, a été contraint de quitter le gouvernement Berlusconi en février dernier après avoir provoqué un tollé en portant un T-shirt reproduisant l’une des caricatures danoises de Mahomet.
le plus bo commentaire que j’ai lu sur l’incidant Zidane provient de Dany Laferrière
[Le lundi 10 juillet 2006] sur les ondes de de la radio de Radio-Canada.
Voici l’extrait
Ce n’est pas toujours un jeu…
Je n’ai pas beaucoup dormi de la nuit à essayer de comprendre le geste de Zidane, surtout que les opinions se ressemblaient comme si ce match n’était regardé que par une seule personne.
Plus nous sommes nombreux, plus nous avons tendance à faire le même commentaire. Je doute toujours d’une foule qui parle d’une voix. Et cette voix était désolée pour Zidane. Une fin de carrière indigne de ce grand champion. C’est bizarre, mais ce commentaire me semblait par trop bourgeois.
En fait les gens n’étaient pas vraiment désolés pour Zidane : ils ne parlaient que pour eux-mêmes. Zidane n’était qu’un personnage de ce conte de fées qu’ils se racontaient chaque soir avant de dormir. Il y a à peine un mois, Zidane n’était qu’un vieux joueur fatigué. Aujourd’hui, c’est un chevalier déchu.
Dans les anciennes fables plus sanglantes des frères Grimm, une fin avec un carton rouge était acceptable. Mais aujourd’hui, dans cette étrange époque où tous les humains semblent avoir bu durant leur enfance du lait de Disney, une fin qui ne soit pas rose est inacceptable. Tout doit bien finir. Nous devons aimer nos héros. Avant de les ranger dans le placard des bons souvenirs. Alors qu’est-ce qui reste pour Zinédine Zidane lui-même?
Zidane, c’est un père de famille exemplaire, un homme discret qui a mené une carrière sans faute – ce sont ces qualificatifs qu’on lui a collés comme des médailles.
C’est peut-être vrai, mais au détriment de quoi? Qu’est-ce qu’il a dû avaler durant cette longue carrière avant ce moment fatidique? Qu’est-ce qu’il a dû subir sans rien dire avant de reprendre en main sa vie? De redevenir le jeune garçon fier qui jouait dans les rues de Marseille? Celui dont on ne pouvait se moquer impunément ni de la mère ni de la race?
Marseille, c’est pas une plaisanterie. Le Front National n’est pas loin. Et Zidane est un enfant de cette époque. Il n’a jamais cru dans l’adulation de la foule – ce monstre qui tue ceux qu’il aime. À un moment, il sait qu’il se retrouvera face à un homme qu’il a laissé en chemin depuis longtemps pour la gloire et l’argent et cet homme, c’est lui-même : Zinédine Zidane.
Je ne crois pas que ce joueur italien lui ait dit plus qu’il ne sait entendre. Simplement, il a senti que c’était le moment. Son dernier match, la finale de la Coupe du monde, au dernier moment. C’était le moment ou jamais. Sinon on s’était vendu à jamais. Ne lui parlez plus de dignité.
La dignité, c’est justement le geste de Zidane pour récupérer un peu de son honneur. C’était son moment. Il a tout donné à son équipe. Là, c’était pour lui. Huit secondes sur une carrière de près de vingt ans. Parce que si on ne le fait pas maintenant, ce sera fini. De toute façon il était crevé, et l’équipe pouvait rouler sans lui.
Je crois qu’il y a des moments dans la vie qui n’appartiennent qu’à celui qui les vit. Et à personne d’autre. Ce moment où l’on refuse de jouer, c’est toujours un moment bête aux yeux des autres. Car que vaut l’image de la fierté réclamée par la collectivité face à la fierté intime de l’individu?
Parce qu’on est plusieurs à regarder un jeu, on croit que c’est plus qu’un jeu. Le geste de Zidane, c’est l’intrusion de la lourde réalité dans le jeu. Zidane ne joue plus. Il brise les codes d’un coup de tête.
Je me souviens du geste de Charlebois quand d’un coup de sang il a lancé ses tambours à la face du public français. En France, on s’était étonné d’un tel comportement. Au Québec, Charlebois est devenu d’un coup une icône de la contre-culture. On a senti quelque chose de libérateur dans ce geste. Pour Zidane, ce sera la même chose.
Les jeunes rappeurs vont sûrement introduire dans leurs vidéo-clips les huit secondes où Zidane est sorti du jeu pour entrer dans leur étouffante réalité. Il a rejoint, pour une fois, lui, Zidane, dont le sang-froid était légendaire, ceux qui ne savent pas se comporter en public. Ses frères de rue qui ont encore le sang chaud.
bien vu !
🙂
Bravo, bien vu !
Cependant au final, je préfère encore avoir moins d’étoiles que le Brésil mais que l’Equipe de France ne deviennent pas l’Equipe d’Europe. Apres la Finale et le coup de Materrazzi, comment pourrais-je supporter une équipe dans laquelle joueraient des italiens ? 😉
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La S.M.S. / La Semaine du Marketing Sportif.
Max, même si Materazzi est un boucher (c’est avéré) raciste (c’est fort probable), il ne faut pas généraliser la bêtise d’une personne à tout un groupe. L’Italie aligne aussi de superbes joueurs comme Del Piero ou Buffon.
Si l’on avait une équipe d’Europe, on ne garderait que le meilleur et Materazzi pourrait bien sûr prétendre à une place devant son téléviseur où il pourrait traiter son chat noir de terroriste et tacler les pieds de son fauteuil.
Plus sérieusement, cette idée fera encore du chemin avant de devenir ne serait-ce qu’hypothétique auprès d’un large public.