Voilà, après trois années difficiles pour l’Union Européenne et l’Euro, et à un an des prochaines élections européennes qui annoncent de gros changements (notamment la nomination d’un(e) nouveau/elle président(e) de la Commission européenne), 2013 s’annonce tout de même comme une belle année de transition vers plus de fédéralisme avec, au bout du tunnel, un vrai ministre européen de l’économie et des finances et surtout un réel budget, synonyme d’investissements dans des secteurs d’avenir créateurs d’emplois dans toute l’Europe.
D’ici là, la Commission nous invite tous à célébrer l’année européenne des citoyens…
Sur le papier, c’est beau, plein de bons sentiments et de conférences aux quatre coins du continent pour nous expliquer qu’être européen, c’est vachement bien !
Pourtant, à y regarder de plus près, l’esprit de fête n’y est plus… Imaginez que seulement 2 millions d’euros seront alloués par la Commission pour cette année citoyenne, contre 17 millions pour l’année 2010 sur la pauvreté (cf. Europarl), à titre de comparaison. Allez les gars, budget de crise, mais on y croit !
Fait nouveau en 2013, grâce au traité de Lisbonne : l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE pour les intimes). Concrètement, toute pétition qui réunit au moins 1 million de signatures dans 7 pays sera examinée par les pouvoirs européens et deviendra peut-être réalité juridique.
Quelques exemples de pétition en cours :
- Single Communication Tariff Act:
Pour la création d’un forfait de téléphonie mobile unique dans toute l’Europe, sans roaming
- Let me vote!
Pour le droit de vote à toutes les élections d’un pays européen pour un résident ressortissant d’un autre état membre de l’UE
- Fraternité 2020:
Pour la création d’un service volontaire européen et plus de mobilité professionnelle dans l’UE
- MEET:
Pour la création d’une plateforme sur l’Éducation afin de stimuler la dimension européenne de l’Éducation
En tant que citoyen européen, je dis oui, oui et re-oui à ces propositions ! A l’instar de nombreux hommes d’affaires, chercheurs, professeurs, étudiants Erasmus ou encore des quelques milliers de citoyens dans mon genre qui ont décidé de chausser les pantoufles européennes par conviction.
Malheureusement, pas sûr que votre grand-mère ou mon voisin trentenaire se sentiront concernés par ce ramdam, a fortiori si leur journal ou JT préféré ne leur parle même pas de cette année européenne comme étant la leur… Ces médias l’ont-ils déjà fait d’ailleurs ?
Unis dans la diversité
Bref, comme toujours, la Commission, pleine de bonnes intentions, ne s’adressera qu’à un quart de la population et on passera à autre chose en 2014. La réalité est plus prosaïque : le citoyen européen est un être humain avant tout : il a besoin de manger, boire, travailler, communiquer avec ses proches… Peu lui importe que Jose-Manuel fasse de belles promesses ou que Viviane passe près de chez lui pour parler de l’avenir de l’Europe !
Ainsi, pour célébrer 2013 comme il se doit, je propose le sauna finlandais, la Currywurst allemande et surtout la frite belge pour tous ! Et si jamais vous rencontrez des fuites d’eau, je recommande le recours au plombier polonais (surtout à mes amis français). Autant d’occasions pour se rapprocher et (re)découvrir la réalité de la citoyenneté européenne : unis dans la diversité !
Alleï une fois, bonne année européenne à tous et bonne dégustation !