Comme dit, jamais campagne électorale n’aura été aussi poussive en France. Le PS ? En attendant de voir une Martine combative, on se contentera d’un Benoît Hamon et son stupide appel au vote sanction. Pathétique ! Et puis voilà le parti présidentiel en selle avec son site ump2009.eu.
Qu’avons-nous à nous mettre sous la dent ? Je retiendrai deux points :
1. A l’UMP, on n’a pas de programme, mais on a des idées pour récolter quelques sous – le gros bouton « Soutenez-nous, faites un don » bien placé en haut ferait presque oublier l’essentiel…
2. l’UMP est « la » cellule européenne de l’Elysée – la vraie star, la « tête de gondole », ça n’est ni Michel Barnier (tête de liste Ile-de-France, ancien commissaire européen), ni Joseph Daul (tête de liste Est & président du PPE), c’est Nicolas Sarkozy !
J’avais oublié que le président français est encore président de l’UMP, mais aussi président aspirant de l’Europe et/ou de la World Company… Non, mamie, tu ne voteras pas pour Nicolas le 7 juin, il n’est pas éligible, sa photo sert juste à meubler la brochure ! Et puis ça se saurait si les plus parisiens des politiques français s’intéressaient honnêtement à l’Europe.
Le site fleure bon la brochure à papa adaptée au 2.0 avec un slogan bien racoleur accrocheur : « Quand l’Europe veut, l’Europe peut… » Un adage qui pourra se décliner au gré de l’actualité. Exemple : « Quand l’Europe ne veut pas d’Hadopi, l’Europe peut tout de même la prendre, c’est cadeau, c’est offert par la maison France UMP ! » Petit conseil d’ami : si l’UMP était un peu plus vicieuse maline, elle repousserait l’adoption de cette loi au lendemain des élections européennes pour s’éviter une désaffection des plus jeunes. Mais l’intelligence n’est pas toujours le meilleur allié du politique, comme pourrait dire Nicolas S. de Paris. Passons…
La page d’accueil n’est pas en reste, en un mot: édifiante ! Un article pris au hasard : « 513 fans de Christophe Béchu sur Facebook ». On tombe à peine moins bas que la course au millionième « follower » sur Twitter ! A défaut d’idées, on expose ses copains virtuels…
Je pensais pouvoir trouver du réconfort en regardant une vidéo du secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Bruno le Maire. Làs, à l’image de l’Elysée UMP, encore un discours convenu, cependant ponctué de quelques inepties perles : « je souhaite qu’il (Nicolas Sarkozy) s’implique« ; « Barroso est un bon président de la Commission« . Le must reste le qualificatif « praticien de l’Europe » par lequel le ministre se définit. A peine usurpé au regard de son bien maigre historique européen dès lors qu’on fait quelques recherches sur internet. On croirait entendre un docteur parler médecine, un informaticien de PCs. Petit rappel pour les nuls : la politique européenne (ou pas) n’est pas faite que de techniques et de normes, elle s’adresse aussi et avant tout à ses citoyens. Du rêve bon sang, du concret ! Les Européens ont moins besoin de praticiens que de vivre leur citoyenneté européenne. Ce point-là, même le parlement européen l’a compris avec sa dernière campagne de publicité, même si celle-ci ne suffira pas.
Je n’aime vraiment pas le défaitisme, mais devant une telle médiocrité, je vois mal ce qui empêchera l’abstentionnisme record annoncé pour le 7 juin. Une fois de plus malheureusement.
« Quand l’Europe veut, l’Europe peut »
Quand on voit la diligence avec laquelle l’UMP se consacre à ces élections (des listes toujours pas arrêtées, une Rachida Dati qui prend cela à la rigolade, une volonté générale de recycler des personnes en mal de mandat et j’en passe…) on a surtout envie de leur dire que « L’Europe mérite mieux » !
Il n’y a que l’UMP qui puisse et propose de refuser l’adhésion de la Turquie dans l’union européenne. Voter pour une autre liste dans un scrutin à un seul tour serait diviser les voix de ceux qui ne veulent pas de la Turquie dans l’europe et faire le jeu de la gauche.
De villiers n’est jamain au parlement, la famille Le Pen non plus !
@Simon: Ce n’est pas tout à fait exact. Bayrou n’est à ma connaissance pas non plus favorable à l’entrée de la Turquie.
Ensuite, dire que l’UMP est un véritable opposant relève d’un gentil foutage de g… pour rester poli. Dois-je te rappeler que c’est Chirac en personne, 1er membre d’honneur de l’UMP s’il en est, qui a signé en 1999 pour l’adhésion de la Turquie? Quant à Sarkozy, soit-disant opposant, je cherche encore les preuves concrètes! Des paroles, que des paroles… On fera le bilan turc quand il aura quitté le pouvoir, d’ores et déjà j’imagine qu’il y aura des déçus.
Dernier point: le clivage gauche-droite oui/non à la Turquie à peu près établi en France, n’existe pas en Europe. D’ailleurs, le PPE auquel appartient l’UMP est divisé sur cette question.