C’est un fait, la « webosphère » européenne est en train de se mettre à Twitter! Je ne serai d’ailleurs que le 3ème à le mentionner après les articles de Touteleurope et Eurojunkie. Et oui, c’est comme ça, Twitter, tout le monde en parle, c’est « the place to be » ! Nous étions déjà quelques membres du Mouvement Européen à y être présents. Depuis peu, nous pouvons compter sur le soutien de partis & mouvements, mais aussi de personnalités politiques européennes qui viennent les uns après les autres. Une précipitation qui n’est pas sans rappeler la mode des blogs politiques qui s’était emparé, il y a deux ans, un peu de l’Europe, beaucoup de la France. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Au mieux, des ruines de blogs, sinon, d’insipides machines à communiqués de presse. Au rayon des ruines, je citerai de l’eurodéputé sérieux et du moins sérieux… Et entre les deux, un peu de politiquement correct. Mais les blogs, c’est du passé, l’avenir est à Facebook et à Twitter!
C’est en tout cas l’avis du premier ministre britannique Gordon Brown qui vient de mettre le 10 Downing Street sur Twitter et compte offrir entre £81,600 et £160,000 (soit entre 90 et 180 000€ environ) à celui qui enseignera durant un an l’art de twitter et facebooker à ses ministres afin de mieux communiquer avec leurs électeurs. En voilà une belle somme en période de crise ! Si le meilleur du job du monde est en Australie, on a peut-être trouvé là le 2ème meilleur.
Au delà de l’anecdote se pose la question des réseaux sociaux et de la communication en ligne comme facteur de succès pour les prochaines européennes. Je n’irai pas jusqu’à l’affirmer, mais clairement, une part des prochaines européennes se jouera en ligne. Si l’on veut viser juste, en particulier les jeunes électeurs qui préfèrent le web à la télévision, ou encore les « techno-bobos » indécis, alors go go !
En France, c’est Michel Barnier, membre du Parti Populaire Européen, ancien eurodéputé et commissaire européen, qui a dégainé l’artillerie lourde le premier: blog personnel qu’il tient visiblement lui même et qui a le bon goût d’avoir un nom de domaine européen + site de campagne + profils Facebook + Dailymotion + Twitter qu’il semble également tenir lui même. Dommage que la communication « twitteresque » de Michel soit principalement unilatérale… Le dialogue avec ses followers semble encore compliqué, sûrement le temps de l’apprentissage. Les efforts sont en tout cas louables.
Côté britannique, on mentionnera Graham Watson, actuel eurodéputé membre de l’ALDE (le parti des libéraux et démocrates) et candidat déclaré à la future présidence du parlement, qui en plus d’avoir un site (absolument dégueulasse indigeste) et un pseudo-« blog », s’est mis au videoblog sur Facebook et à Twitter.
Je finirai par le plus Français des Allemands (ou vice-versa), Dany le rouge vert qui joue à fond les réseaux sociaux mais au nom de son rassemblement Europe écologie. Dany a bien des pages de fans sur Facebook, mais visiblement, il n’en est pas l’auteur – normal, il n’est pas sur Facebook… – ce qui est un peu ennuyant si l’auteur est un troll ou un ami qui ne vous veut pas que du bien… Jouer la carte du web, c’est bien, mais il faut être partout et transparent jusqu’au bout si l’on veut éviter les retours de bâton.
Il y en a sûrement d’autres, je vous laisse compléter dans les commentaires. L’essentiel reste avant tout la question de l’efficacité. Jusqu’à quel point les internautes gravitant virtuellement autour de ces élus bien réels seront-ils réceptifs à cette nouvelle forme de communication, voire influencables ? A titre personnel, je crois en ces démarches qui vont dans le sens des évolutions techniques et sociétales, mais je suis tout aussi impatient de comptabiliser le nombre de comptes dits « 2.0 » abandonnés dans les 3 prochaines années (voire mois) à l’instar des blogs… Pour le reste, souhaitons bonne chance à ceux qui s’engagent dans une vraie démarche à long terme, honnête et concertée. Nous le saurons bien assez tôt. La politique européenne, plus que toute autre, démasque rapidement les girouettes et autres opportunistes.
Ajout du 26/02/2009
Je parlais hier d’honnêteté intellectuelle. Un député britannique vient de bloguer une information intéressante concernant Graham Watson où l’on apprend que ce n’est pas l’eurodéputé qui twitte, mais sa femme… et que son compte Facebook est dopé aux faux amis par son équipe. Il n’est pas le seul, bien sûr, mais faire croire qu’on communique directement en ligne alors qu’on délègue comme on le ferait pour un vulgaire communiqué de presse, ça n’est pas vraiment jouer le jeu de la transparence. Dommage.
Tout d’abord, felicitation pour le blog. Ce n’est pas facile écrire sur l’Europe. Il faut se donner du courage tous les jours pour le faire!
J’ai bien aimé votre post auquel j’arrivé à travers de Twitter: @jonworth
Je ne crois pas que les politiques se sont rendez compte du potential qu’il y a sur Facebook et Twitter pour pouvoir promouvoir ses politiques mais je crois aussi que ce n’est pas grave parce que ce n’est pas encore representative de la population qui a le droit à voter. Peut-être pour les prochaines elections européens 2014, on verra plus movement.
Fesse de bouc est un réseau antisocial aux pratiques démocratiques plus que douteuses… Et je le prouve :
http://gauchedecombat.wordpress.com/2009/05/17/fesse-de-boucs-le-reseau-anti-social/
@gauchedecombat: si certains utilisateurs sont bannis de facebook, c’est peut-être aussi parce qu’ils ont fait leur « boulet » en spammant à tout va… Un peu comme quelques-uns de tes camararades qui aiment placer des liens stériles sur ce blog ou d’autres quitte à faire des hors-sujets.