Décidément, je ne comptais plus bloguer avant une éternité. Par manque de motivation, de temps et puis à cause de soucis techniques ces dernières semaines.
Et puis la pression a fini par monter jusqu’au cerveau. Une amie qui, il y a quelques mois, me demandait mon avis sur le traité de Lisbonne, ou encore un collègue qui, récemment, me faisait remarquer que se définir comme Européen dans une Union qui ne reconnaît même pas son drapeau, c’est au mieux dommage, au pire absurde. Que dire de plus?
Les jeux sont faits! L’Irlande a refusé ce qu’on appelait le « traité simplifié ». En théorie, la chose est donc désormais emballée dans un joli sachet poubelle bleu étoilé! Prête pour un 2ème recyclage? Comme en 2005 en France et aux Pays-Bas, le NON prend principalement source dans des problème locaux mais aussi dans certains mythes européens tenaces. Comme en 2005, les réactions des dirigeants européens ne font que finalement peu honneur à l’Union Européenne. Malgré le volontarisme de Sarkozy pour sortir l’UE de l’ornière, celle-ci n’a semble-t-il rien perdu de ses vieux démons. La Commission, le Conseil sont et restent autistes!
L’histoire est amusante. J’étais il y a quelques semaines à Amsterdam et j’ai été désagréablement surpris, à plusieurs reprises, de payer plus au final que ce qui était indiqué sur la carte des prix. C’est sûrement le 2ème effet hollandais. L’addition européenne, la vraie, vient de tomber avec ce 3ème NON! Et dire qu’on pensait l’avoir payée il y a 3 ans! On avait oublié le sel…
Le résultat est grotesque. Comme le souligne Vxl sur le Taurillon, comment un petit million de citoyens Européens peut-il imposer son choix à un demi-milliard? Et pourtant, l’UE, c’est aussi le respect des petits pays. A ce titre, je n’apprécie guère les pressions à peine dissimulées de nombreux dirigeants européens face à l’Irlande dont l’opinion de l’exécutif diffère par ailleurs de la vox populi. A quoi sommes-nous réduits? Le traité passera par la force de toute façon, ce ne sera pas la première fois, je ne me fais pas d’illusions. Et ensuite? Les 3% d’Européens vraiment convaincus, dont je suis, attendront encore combien de temps avant qu’on leur accorde leurs symboles, drapeau en tête? Combien de temps avant que le Parlement joue vraiment son rôle?
Avec un peu de recul, je me demande pourquoi nous avons attendu si longtemps? Fallait-il attendre des années pour plaquer des rustines sur une machine Européenne surannée quand on pouvait remplacer le moteur décisionnel depuis longtemps? Des années à se regarder le nombril et maintenant, on reproche à un petit pays les choix que les grands n’ont pas su prendre.
Contrairement à 2005, je ne suis pas révolté du NON. J’espère que ce vote sanction signera la fin de la médiocrité de la politique européenne. La chance de ce vote et je souhaite qu’il en soit une, serait de clarifier la position de l’Irlande et de tous les États membres en général. L’Europe à géométrie variable doit commencer maintenant. Il ne sert plus à rien de forcer les récalcitrants. Où en serait l’euro si on avait du attendre les Britanniques? L’Europe a prouvé ses succès passés, elle peine à faire rêver de ses succès futurs. Elle est ankylosée par des États boulets sur différents dossiers. Contrairement à 2005, je n’ai plus peur. Si le vent avait finalement tourné?
Les anti-européens râleront toujours car l’UE existera toujours. Ahaha! Les pro-européens râleront tant que l’UE n’ira pas assez vite. Alors que fait-on? Ce traité de Lisbonne, c’est comme une mauvaise pizzeria, il est temps de payer l’addition avant de passer à un vrai menu!
Article intéressant cédric. Ca faisait longtemps que tu n’avais pas blogué de plus.
Un article intéressant publié par le Groupe des Belles Feuilles sur le « No » irlandais (http://groupedesbellesfeuilles.blogactiv.eu/2008/06/13/le-non-irlandais-en-images/)
Oui. Cette Europe est condamnée, avançons avec ceux qui veulent vraiment d’une Europe forte. Laissons tous les pays nonistes se replier sur eux.