C’est officiel depuis hier 13h. Le siège du Comité Economique et Social européen et du Comité des Régions s’appelle désormais « Bâtiment Jacques Delors »
Extrait du site du CESE:
La décision de baptiser cet immeuble « Bâtiment Jacques Delors » a été prise par les deux Comités.
Après Jean Monnet, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi et plusieurs autres, Jacques Delors, fait partie de la « deuxième génération » des pères de l’Europe.
Ancien parlementaire européen (il fut Président de la Commission économique et monétaire du PE), puis Ministre de l’Economie et des Finances de François Mitterrand, Jacques Delors, par son engagement constant en faveur de la construction européenne, notamment à la tête de la Commission qu’il présida pendant dix ans (1985-1995), est un militant exemplaire de l’Europe.
Sous son impulsion, plusieurs grands projets européens tels que le Marché Intérieur (« l’Objectif 1992 »), les « paquets Delors I et II », la relance du dialogue social européen, l’Acte Unique (1986, son « traité favori ») ont vu le jour. La Commission qu’il présidait a participé activement à la préparation du traité de Maastricht, qui a institué le Comité des Régions, puis à l’Union Economique et Monétaire. En 1993, elle présenta le livre blanc qui demeure une référence sur la croissance, la compétitivité et l’emploi.
M. Jacques Delors est le Président-fondateur de l’Association « Notre Europe« . Il préside actuellement un organisme français : le Conseil de l’Emploi, des Revenus et de la Cohésion sociale (CERC).
Un après-Delors?
On ne peut que se réjouir de cette nouvelle pour le Français (probablement aussi l’Européen) qui a le plus apporté à l’UE ces 25 dernières années. Juste récompense donc, mais qui ne saurait cacher l’absence de 3ème génération. Où sont les Schumann et Delors des années 2000? L’UE peut compter ses politiques « 100% Européens » sur les doigts de la main. Hormis Jean Claude Juncker, je n’en vois pas. Si quelqu’un en voit d’autres, qu’il me fasse signe! L’homme providentiel n’existe pas, mais l’Europe aurait tout à gagner à avoir quelques hommes pleinement engagés à sa cause en lieu et place de politiques jouant un double jeu.
Il y AVAIT Dehaene.
A part ça c’est vrai que c’est morne plaine…
Dans la nouvelle génération, on a eu quelques commissaires français pas mal quand même comme Barnier ou Lamy… Mais, c’est vrai que sinon, c’est le désert …
Décision largement méritée et très significative puisque attribuée de son vivant. Pascal Lamy est dans la continuité de Jacques Delors puisqu’il a été son Directeur de Cabinet. Il faut souhaiter qu’il puisse gérer l’OMC avec le brio de Jacques delors à la Commission. Il faudra lui reconnaître des circonstances atténuantes : Delors avait une base consensuelle plus forte à Bruxelles que Lamy à l’OMC!
Je reviens sur le profil du Commissaire Européen idéal. Il y a une vraie contradiction. Normalement, on attend d’un Commissiare Européen qu’il soit exclusivement « Européen » et non pas « national ». Or, on veut aussi qu’il soit « politique ». C’est très bien, sur le principe mais, pour y parvenir, il faudra que l’Europe soit un peu plus fédérale … Ca vient, notamment grâce à de Gasperi. Mais, que c’est long …
Il faudra aussi que l’on accepte qu’il n’y ait pas autant de « commissaires » que d’Etats-membres. Ca non plus, ce n’est pas gagné!
Pascal Lamy est très compétent, mais au contraire de Delors, il a choisi une voie plus intenationale et je doute qu’on le reverra sur la scène politique européenne. Le « nouveau Delors » devra consacrer toute ou partie de sa carrière à l’Europe et ce n’est qu’un maigre sacrifice pour compenser l’incompétence et/ou le manque de passion de la plupart des leaders européens. Comme le dit Pierre, il faut plutôt aller chercher en Belgique… Malheureusement en effet, JL Dehaene est parti.
D’où ma question sans réponse.
Jacques, vous pointez parfaitement le problème de la représentation politique. A quand des partis paneuropéens? Plus généralement, ce problème d’aura européenne appliqué à la Commission peut être extrapolé au Parlement Européen. Si l’on considère le seul cas des eurodéputés français: les élus français sont interopérables à l’envi, tantôt dans les institutions françaises, tantôt dans les institutions européennes, en fonction des postes vacants ou des revers électoraux sur le plan national. Je ne connais pas la règle dans les 25, mais je sais qu’en Allemagne, il y a des députés qui ne se consacrent qu’à l’Europe et des députés qui ne se consacrent qu’à l’Allemagne et/ou leur Land.
Si les Français faisaient ainsi les élections européennes, les électeurs seraient certes déboussolés dans un premier temps de ne voir ni Hollande, ni Sarkozy, ni Bayrou en tête de liste, mais commenceraient certainement à donner plus de crédit à une élection qui n’intéresse personne et pour cause! Les Français veulent voir de nouvelles têtes et aimeraient savoir pour qui ils votent réellement puisque comme tout le monde le sait, toutes les têtes de liste françaises (hormis les partis extrêmistes anti-européens qui vont à Bruxelles à défaut de pouvoir siéger à Paris – cf. problème de la proportionnelle) démissionnent aussitôt élues. Belle leçon de démocratie!
Je crois que le rôle du parlement européen a paru renforcé ces derniers mois et j’espere que cela aura un impact dans la participation aux elections de 2009.
Pour ce qui est du commissaire idéal: un commissaire idéal doit aussi avoir eu des responsabilités dans son pays d’origine pour être crédible aux yeux des électeurs. En effet, les électeurs jugent (devraient juger) sur leur action et celle-ci est plus visible au niveau local. Donc je ne suis pas d’accord avec toi 🙂
Pour ce débat sur la Commission, je conseille le site de Damien: Largo Desolato avec qui j’ai aussi ce petit débat 🙂 autant mutualiser et faire connaître ce blog très au fait de l’Europe de l’Est. http://damien.rupied.free.fr/blog/index.php?2006/09/14/11-pfff#co
Oui, le PE est sorti de son rôle de spectateur, mais je doute que cela joue sur le nombre de votants. Ceux qui suivent l’actualité européenne comme nous irons voter dans tous les cas. Je doute en revanche que le citoyen lambda se souvienne du sursaut du PE et se motive pour aller voter. « N’ayez pas peur! » comme disait le grand-père à ses petits-enfants devant la télévision…
Tu dis vrai sur l’expérience. Mais tout dépend de la définition du local et des responsabilités. Mais j’insiste sur le point des députés qui choisissent de consacrer leur travail parlementaire exclusivement à l’UE ou à leur pays. Ce qui n’empêcherait pas les eurodéputés d’être élus au niveau local (ville, département ou région) en parallèle.
Pour ce qui est de la Commision, tu te trahis par ta phrase:
« Pour ce qui est du commissaire idéal: un commissaire idéal doit aussi avoir eu des responsabilités dans son pays d’origine pour être crédible aux yeux des électeurs. » Un Commissaire anciennement élu national pourra être crédible. Mais les électeurs n’ont rien à dire du choix des Commissaires. Un politicien X pourra ainsi être bon au niveau national et moyen au niveau européen. Là où Delors a fait mieux que d’autres, il était assez bon en France et s’est révélé très bon à Bruxelles.
Un Commissaire n’est pas élu par les citoyens, tu as raison mais néanmoins, ce sont les électeurs qui jugent de sa crédibilité ou non. Les Commissaires sont des personnages médiatiques et ils portent donc l’image de l’Union.
🙂
Il est certain que la notoriété aide à faire connaître le travail des Commissaires. 😉
Pour revenir au prochain Delors, je crois que le mouvement européen n’a plus qu’à lancer son programme « le nouveau Delors » sur le modèle de la « nouvelle star ». Cela ne déplairait d’ailleurs pas à l’actuelle Commission Européenne qui semble penser que la communication seule suffira à améliorer l’état de l’opinion européenne.