Archives de catégorie : Economie & social

Autour de l’économie et l’emploi européens

Aidons la Suède… elle en a besoin!

En ces temps de crise, il faut se serrer les coudes entre Européens! Si seulement nous pouvions actuellement… La Suède va mal. L’Europe va mal et n’a plus d’argent dans ses caisses. Qui va éponger nos dettes, a fortiori celles des Suédois? Heureusement, le monde n’est pas fait que de vilains profiteurs capitalistes égoïstes. Nos frères d’Afrique sont là et ont lancé une initiative HelpSweden.org. La collecte de dons s’organise, les messages d’amitié émergent comme le montre cette vidéo tournée par la branche ghanéenne.

[youtube]7gH3Y1aKho8[/youtube]

Il n’y a rien qui vous choque dans tout cela?

Continuer la lecture de Aidons la Suède… elle en a besoin!

L'euro(philie) a la cote

Jamais crise n’aura été plus salutaire que celle-ci. A mesure que nos valeurs boursières s’étiolent, les plus eurosceptiques d’entre nous commencent à voir du bon dans notre monnaie unique. Mieux encore, même un pays comme l’Islande songe sérieusement à rejoindre l’UE, elle qui s’y est toujours refusée, par refus des quotas de pêche européens. Il faut dire que l’Euro, désormais solide deuxième monnaie mondiale, utilisée par près de 300 millions de consommateurs, résiste mieux à la crise que des « petites » monnaies, surtout celles qui ne sont pas liées à l’Euro par le mécanisme de taux de change européen (anciennement SME) qui impose une parité avec une marge de fluctuation de +/- 15%.

En gros, soyons heureux d’avoir l’Euro car il nous garantit une certaine stabilité comme on a aussi pu le voir avec l’inflation sur le baril de pétrole. Quant aux Etats-membres qui n’ont pas l’Euro, certains s’en sortent plutôt bien, d’autres moins. Quelques irréductibles pays gèrent leur monnaie comme bon leur semble, pour le meilleur et pour le pire: Royaume-Uni, Suède, Pologne, République tchèque, Hongrie, Roumanie, Bulgarie… Soit la fine fleur de l’euroscepticisme + les deux derniers entrants! Cf. carte ci-dessous (Source: Wikipedia/San Jose)

Belle revanche à l’égard des anti-Euro, notamment à l’est, qui risquent les uns après les autres de mettre à jour leur date d’intronisation de la monnaie unique. Dommage que certains doivent attendre une crise pour devenir enfin raisonnables. Un regret qui vaut en matière d’économie ou, plus grave encore, d’écologie…

De Kyoto à Bruxelles : Vers une Europe plus verte

Alors qu’on parle encore et toujours finance, un autre dossier a réchauffé les esprits hier à Bruxelles: celui de l’environnement. D’ici décembre, l’UE doit en effet adopter un programme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un programme qui s’inscrit dans le protocole de Kyoto entré en vigueur depuis 2005 pour tout le monde (sauf les États-Unis non signataires) et valable jusqu’en 2012.

Concrètement, l’UE veut réduire nos rejets de CO2 de 20% à l’horizon 2020 (par rapport à 2005, soit 30% par rapport à 1990). Comment?

  • Par la réduction des rejets automobiles, via la promotion des bio-carburants et des contraintes toujours plus strictes pour les nouveaux véhicules
  • Grâce à un plafond global d’émissions de CO2 à l’intérieur duquel les industriels s’arrangent entre eux pour compenser leur sur- ou sous-pollution, mais aussi par l’obligation de réinvestir dans des énergies propres
  • Avec de nouvelles normes énergétiques pour les nouvelles constructions de bâtiments.

Si vous n’avez pas tout saisi, je vous invite à visionner cette excellente vidéo réalisée par la Commission.

[youtube]_6Hhk7h_kHY[/youtube]

Continuer la lecture de De Kyoto à Bruxelles : Vers une Europe plus verte

De l'Eurogroupe au gouvernement économique?

Quelques jours ont passé depuis mon dernier billet. Où je m’interrogeais sur les conséquences en espérant que cette crise soit salutaire.

L’Euro est l’une des plus belles avancées de notre histoire européenne. La plus belle si seulement on avait mis en place dès le début un gouvernement économique fédéral qui travaillerait en accord avec la Banque Centrale Européenne. Car en signant le traité de Maastricht qui instituait l’Euro comme monnaie unique, on a mis la charrue avant les bœufs!

Le simple fait de réunir les 15 membres de l’Eurogroupe dimanche dernier fut une grande première qu’on ne peut que saluer. Le seul accord entre Français, Allemands et Anglais relevant auparavant de l’utopie. Apparemment, l’initiative française semble porter ses fruits, les cours mondiaux ont relevé la tête. 11,8% de hausse – record historique – rien qu’à la bourse de Paris dès le lendemain de l’annonce!

L’essentiel est là, l’avenir de nos banques semble assuré. Et ensuite?

Ce plan Paulson européen va nous coûter très très cher : environ 1700 milliards d’euros pour recapitaliser partiellement ou entièrement les banques en difficulté. Ça fait combien d’affaires Kerviel tout ça?

Continuer la lecture de De l'Eurogroupe au gouvernement économique?

Crise financière mondiale : une chance pour l'UE?

Le système financier américain a finalement pris feu et menace à présent le nôtre. Où déposer notre argent si notre banque fait faillite du jour au lendemain?

Eurostoxx-DowJones (Copyright Yahoo! Finance)

Pas une journée ne se passe sans un nouvel événement: Un jour, 400 milliards d’euros versés par le gouvernement irlandais à 6 banques nationales; un autre, la Fortis (banque belgo-néerlandaise) nationalisée par l’Etat belge; un autre, Nicolas Sarkozy qui convoque un G4 européen (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni) et annonce la création d’une société d’Etat de protection des instituts financiers en France. Après le plan Paulson aux Etats-Unis, chacun y va de son plan national de sauvetage en Europe. Même la très libérale Grande-Bretagne renationalise ses banques!

Concurrence libre et non faussée?

C’est le monde à l’envers! Exit les libéralisations, la concurrence libre et non faussée, la Commission valide des pratiques contraires au droit européen. Même les sacro-saints critères de Maastricht (interdiction d’avoir un déficit annuel supérieur à 3 % du PIB et une dette publique supérieure à 60 % du PIB) s’apprêtent à voler en éclats. Même si ce ne sera pas la première exception… ni la dernière. Pour le plus grand plaisir d’Henri Guaino, Monsieur le conseiller très personnel du président Sarkozy, anti-européen notoire, qui n’a jamais caché son désamour pour la monnaie unique et sa mère Union. « L’Etat [français] sera à la hauteur de la crise » affirme François Fillon. Les finances d’Etat n’étaient guère enthousiasmantes avant cette crise, alors après… ?

Continuer la lecture de Crise financière mondiale : une chance pour l'UE?

Quelle pièce pour fêter les 10 ans de l'euro?

Les anniversaires, ça fait au moins plaisir sur un point: les cadeaux. Pour les 50 ans du traité de Rome l’an dernier, l’Union Européenne avait fait un beau cadeau aux numismates et autres eurocollectionneurs en frappant une pièce commémorative en édition limitée.

En 2009, nous fêterons les 10 ans de l’Euro! Car l’Euro est devenu notre monnaie officielle au 1er janvier 1999, tout du moins sur les marchés financiers, puisque l’Euro sous forme sonnante et trébuchante n’est arrivé que 3 ans plus tard…

2 euros 2009

Pour fêter dignement cet événement, l’UE organise un concours pour choisir quelle pièce de 2 euros sera frappée pour l’occasion. Du 31 janvier au 22 février, les internautes peuvent ainsi voter parmi 5 choix et peut-être remporter un lot de pièces en série limitée après tirage au sort.

Pour cela, rendez-vous sur le site de la Commission Européenne

Vers une téléphonie mobile européenne?

open orangeChaque fois qu’on se déplace en Europe avec son téléphone portable, toujours le même rituel:

1. D’abord on rallume son téléphone pour constater un changement d’opérateur.
2. Ensuite, on appelle ou on reçoit des appels depuis ou vers son pays d’origine.
3. On reçoit la facture bien salée, si possible hors forfait (pour ceux qui en ont un), de son opérateur national chéri.

Ces faits sont bien connus des Européens qui, comme moi, ont du mal à rester dans un cadre national. A fortiori quand on est frontalier! D’aucuns diront que cette tarification est justifiée puisqu’elle existe depuis toujours. Je préfère qualifier ce procédé de différents noms: racket, arnaque, ou vulgairement foutage de gueule!

Le raisonnement économique des opérateurs mobiles tient en partie la route. Le fait d’acheminer un appel d’un pays/réseau vers un autre implique ce qu’on appelle le « roaming » ou « coût d’itinérance » en bon français. Pour faire simple, les opérateurs nationaux (Orange, Belgacom, T-Com…) achètent au prix de gros des minutes de téléphone à leurs homologues européens et les revendent ensuite au x-tuple à nous, chers clients. Bien sûr, nos opérateurs refusent de faire cadeau de ce roaming. Pourquoi un opérateur français ferait-il cadeau de ce service à un opérateur slovaque par exemple? Peut-être parce que – pour continuer avec cet exemple – Orange qui est leader en France mais aussi en Slovaquie a envie de rétribuer grassement ses troupes de part et d’autre de l’Europe. On comprend mieux dès lors l’intérêt de payer 1€ pour une malheureuse minute de communication.
Continuer la lecture de Vers une téléphonie mobile européenne?

L'Europe des projets ou des régions?

Saar Lor LuxJe n’ai pas fini de pester contre les défenseurs de cette « Europe des (petits) projets » secondaires qui se réalisent parce qu’ils ne requièrent pas d’unanimité, à défaut de mieux!

Et tandis que la Commission européenne continue sa campagne de marketing en espérant atteindre le citoyen « moyen » européen (cf. mon dernier carton rouge à la politique de communication de l’UE, sur le Taurillon), je me dis de plus en plus que le salut viendra en grande partie de l’action locale et plus particulièrement de nos régions actuelles ou de celles qui représentent notre avenir… Puisqu’il ne faut plus rien attendre de nos Etats, a fortiori s’ils sont centralisés au possible, agissons sur le plan local. En d’autres termes, suivons le fameux slogan marketing « think global, act local » dont la Commission ferait bien de s’inspirer dans sa vaine croisade publicitaire.

Continuer la lecture de L'Europe des projets ou des régions?

Microsoft vs Bruxelles: Jusqu'où iront-ils?

blue screen of death497 millions d’euros (mars 2004) + 280,5 millions d’euros (juillet 2006) +..? Microsoft abuse de son monopole et Bruxelles veut le lui faire payer!

La semaine dernière, la commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, a frappé fort: Microsoft devra payer une astreinte quotidienne de 1,5 millions d’euros X 6 mois (sanction rétroactive entre le 16 décembre 2005 et le 20 juin 2006). Astreinte qui pourrait monter à 3 millions d’euros par jour à partir du 31 juillet prochain si le géant informatique ne fournit pas d’informations assez complètes pour assurer l’interopérabilité entre les serveurs Windows et les serveurs « autres » qui ne parlent pas le langage Microsoft.

Continuer la lecture de Microsoft vs Bruxelles: Jusqu'où iront-ils?

Zut! j'ai plus de crédit mail!

sms.jpgExtraordinaire! « Abracadabrantesque » comme dirait notre Président. La proposition du député européen UMP André Lamassoure est tout bonnement hors-norme. Tout part d’un constat simple – le budget européen est insuffisant – et de bonnes intentions – comment créer une rentrée d’argent sans créer de nouvel impôt direct? Monsieur le Député pense tout simplement à taxer nos SMS (0,015€ par message) et nos e-mails. Explication tacite de l’intéressé: le timbre n’a pas été remplacé et taxer les moyens de communication virtuelle reviendrait à créer un timbre virtuel qui pourrait générer une recette de plusieurs dizaines de millions d’euros ! Sauf que la recette irait dans les caisses de l’Etat français si le sms est émis et reçu en France, dans les caisses de Bruxelles s’il est émis en France et reçu ailleurs dans l’UE. Drôle de proposition européenne… Drôle d’idée… Si l’on prend pour exemple la seule France qui applique un prix du SMS le double de celui pratiqué dans beaucoup d’autres pays européens, la pillule risque de passer difficilement! Quant à taxer les e-mails, quitte à taxer le droit d’expression, autant taxer les hommes politiques en excès de propos démagogiques. Si l’on appliquait cette taxe proportionnellement aux salaires de nos élus nationaux, nul doute que le budget serait gonflé d’un coup. Mais enfin, Monsieur Lamassoure! Il viendra un moment où il faudra aborder franchement cette question d’un impôt européen. Si vous aimez l’Europe, vous n’avez pas besoin d’une proposition aussi farfelue. A quoi bon réduire à néant une déjà maigre sympathie des Européens vis à vis de l’UE pour une bêtise pareille? Heureusement, cette décision nécessiterait l’aval des 25 pour entrer en vigueur. Espérons que comme le nuage de Tchernobyl, cette mauvaise blague s’arrêtera à la frontière.