Tout est bon dans le cochon

Massa Istanbul 2006En matière de Formule 1, il faut reconnaître que le Grand Prix de Turquie à Instanbul, en plus d’avoir un superbe tracé, a été le lieu d’une très belle course dimanche dernier.

Quel rapport avec l’Europe me direz-vous?

Tout serait en effet parfait si la Turquie n’avait pas fait un excès de zèle. Le vainqueur du GP reçoit traditionnellement son trophée des mains d’un responsable de la Fédération automobile nationale ou d’un haut représentant du pays organisateur. En l’occurrence, le vainqueur Felipe Massa, qui savourait sa première victoire, n’a certainement pas prêté attention à celui qui lui a tendu son trophée: Mehmet Ali Talat, le Président de la République turque de Chypre du Nord!

Sauf que la RTCN n’a aucune légitimité internationale et n’est reconnue que par la Turquie (cf. billet précédent Turquie 1-UE 0). Pis, elle empoisonne les relations UE-Turquie, a fortiori dans le cadre de son adhésion éventuelle.

Pied de nez? Enième provocation? Visiblement, personne n’a rien vu et tout le monde s’en moque. Seule la République de Chypre, par la voix de son porte-parole du gouvernement Christodoulos Pashardis, a qualifié ce podium d' »inacceptable et provocateur » et annoncé son intention de porter plainte auprès de la FIA (Fédération Internationale Automobile).

Que dit Bruxelles? Pour l’instant rien. Les yeux sont actuellement rivés sur le Liban mais les prochains élargissements risquent d’être de plus en plus douloureux.

5 réflexions sur « Tout est bon dans le cochon »

  1. Effectivement, les relations chypre/turquie ne sont pas fantastiques… Aux US, un copain chypriote m’avait expliqué la situation pour le moins tendue avec les voisins turques. Pas facile.
    Si il n’y a pas eu de polémique sur le moment et par la suite, c’est sans doute lié au fait que le business prime toujours (show must go on) et parce que, comme tu dis, l’actu internationale est focalisée sur le proche-orient.

  2. « The show must go on » et on pourrait ajouter « the cash must get in ». En tout cas, la FIA s’est excusée devant ce gros malentendu. La Turquie a, quant à elle, confirmé la bévue sans toutefois la regretter. Et Bruxelles, par la voix de Barroso, a réaffirmé des slogans vides du genre « Dire non à la Turquie aurait un coût énorme ». Car dire merde à Chypre semble être devenu un acte gratuit et commun.

    Un an après le référendum, il n’y a toujours pas de plan B et visiblement toujours pas de sursaut à Bruxelles. 🙁 Pourvu que ça dure!

  3. Une semaine de passée. Toujours aucun signe de Bruxelles sur ce sujet, mais la FIA menace de supprimer le GP de F1, le rallye de Turquie et d’exclure la fédération automobile turque.
    La Commission aurait-elle besoin d’un moteur de F1 pour agir plus vite? Son attitude sur le dossier chypriote le ferait presque espérer!

  4. C’est étonnant en effet et même assez cocasse. On doit rappeler que le plan de résolution de la question chypriote proposé par l’ONU a été approuvé par référendum par les habitants de Chypre-Nord (la partie turque) mais refusé par référendum par ceux de la partie sud, reconnue par le droit international.

  5. Le plan Annan (le conseil de sécurité de l’ONU n’a jamais avalisé ce plan) a été accepté par la Turquie (les chypriotes turcs ne font de toute façon que ce que la Turquie leur demande de faire) parce que il acceptait toutes les revendications turques.
    A partir de ce moment-là il était normal que les turcs l’acceptent et tout aussi logique que les chypriotes-grecs le rejettent parce qu’il ne tenait compte de leurs préoccupations légitimes (à mon avis) c’est à dire, le retour des refugiers chez-eun au nord et le depart de l’armmée turque.

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