L'anglais, l'espéranto et moi…

En cette journée européenne des langues, il me semblait intéressant de rebondir sur les récents commentaires laissés par Krokodilo à propos du multilinguisme et de l’espéranto.

Ce n’est pas une surprise, l’anglais est la langue étrangère la plus enseignée et la plus parlée dans l’UE. A ce sujet, euObserver a publié une très bonne synthèse (en anglais)… Où l’on apprend notamment que les seuls adultes polonais, bulgares et baltes font exception avec le russe comme première langue étrangère parlée. Quelques autres faits intéressants en vrac :

  • 36,2% des adultes (25-64 ans) européens ne parlent que leur langue natale
  • 50% des élèves britanniques n’apprennent aucune langue étrangère
  • les meilleurs élèves parlent deux langues ou plus : Finlande, Slovénie, Slovaquie, Etats Baltes
  • les cancres: Hongrie, Portugal

Des chiffres à mon avis purement théoriques qui surévaluent la réalité. Si l’on prend l’exemple de la France qui, en théorie, se situe dans la moyenne, on se rend vite compte dans le monde professionnel que le Français « moyen » est juste nul en langues, même si son CV indique parfois un bilinguisme (acquis après deux semaines de séjour à l’étranger). Jugement hautement subjectif et difficilement quantifiable bien évidemment. Si l’on veut réussir professionnellement en Europe, mieux vaut donc savoir parler plusieurs langues et surtout une : l’anglais!

L’anglais, langue du mal absolu ?

C’est vrai, dans le petit monde euro-bruxellois, on parle et on écrit anglais, beaucoup, majoritairement, exclusivement parfois même, que ce soit dans les institutions ou dans les agences qui gravitent autour. Un état de fait contraire aux fondements de l’UE qui exige (au pire du pire) des traductions dans ses 3 langues de travail : français, anglais, allemand. Faites un tour sur europa.eu et vous constaterez rapidement l’absence, certes rare, mais impardonnable, de traductions en français (et en allemand). A quoi est-ce lié ? Au laxisme des francophones qui se sont écrasés dans un moule anglo-saxon ? A l’influence décroissante des Français à Bruxelles ? Aux deux ? Ou peut-être aussi à cause d’une pénurie d’interprètes. Incroyable mais vrai, le service de traduction des institutions européennes manque de ressources en français et en allemand et fait même désormais de la promotion en ligne pour mieux recruter (cf. vidéo ci-dessous)!

[youtube]YrgdukWVaGE[/youtube]

Pourtant, cette omniprésence de l’anglais dans les hautes sphères dirigeantes de l’eurobulle ne saurait masquer une autre réalité : le multilinguisme. Une majorité de ce petit monde, y compris parmi les anglophones natifs qu’on pense souvent limités (les Français ne font guère mieux), parlent plusieurs langues et plutôt bien ! J’ai ainsi été agréablement surpris plus d’une fois de parler français avec des Britanniques à leur demande. Mais ceci ne résout pas le problème des langues pour la population européenne en général.

L’espéranto, solution miracle ?

Comment ça, ça ne vous dit rien ? « L’espéranto est une langue construite conçue à la fin du XIXe siècle par Ludwik Lejzer Zamenhof dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes, à travers le monde entier« , dixit Wikipédia. En somme, la solution miracle !? Krokodilo, exaspéré par la domination de l’anglais, me demandait mon avis ; je répondrai par une phrase volontairement provocante : je pense que l’espéranto finira comme son géniteur, dans l’anonymat complet, dévoré progressivement par la nature environnante. Pour l’anecdote, Zamenhof, le père de cette (non-)langue repose en effet au cimetière juif de Varsovie, un endroit sacré dans un état de délabrement avancé qui résiste tant bien que mal face à une nature qui reprend doucement ses droits (cf. photo ci-dessus).

Pourquoi pas l’espéranto ? Tout d’abord, parce que vouloir remettre en question 20 ans et plus d’enseignement de l’anglais (ou même d’autres langues, en particulier dans les régions frontalières) comme un acquis en Europe est une utopie encore plus folle que de croire en l’idéal européen, mais pourquoi pas. Ensuite, promouvoir l’espéranto ressemblerait à la promotion de la loi Toubon qui partait, elle aussi, d’une bonne intention, sauver à tout prix la langue française des vilains anglo-saxons, mais en faisant fi de la qualité première d’une langue : vivante ! « Jeune pousse », c’est joli, mais si les Français préfèrent finalement malgré tout « start-up », à quoi bon s’acharner ? Il aurait fallu revoir une kyrielle de non-sens, à commencer par les mots « week-end » et « football ». Car c’est aux peuples, aux locuteurs de s’approprier et de propager « leur » langue, pas à un système, aussi bien pensé soit-il. Comme le résume un proverbe slovaque : « plus tu connais de langues, plus tu es humain ». Une langue n’est pas qu’un ensemble de mots, c’est un vecteur de culture et d’histoire. L’espéranto, malgré une histoire très européenne, est finalement déconnecté de cette dimension. Penser à une langue, à un pays réveille tout un imaginaire, certes souvent emprunt de clichés, mais sûrement pas vide de sens. A quoi bon dès lors apprendre l’espéranto ?

Vers un multilinguisme pour tous

Au fond, le problème est moins la domination à outrance de l’anglais que la non-défense de sa langue et le manque de promotion du multilinguisme. Sans vouloir créer à tout prix des polyglottes, il est hallucinant de voir certains pays européens comme le Royaume-Uni ou l’Irlande n’imposer aucune langue étrangère dans leurs enseignements. A défaut d’Erasmus pour tous les étudiants, à quand un ambitieux plan dans les écoles, dès le plus jeune âge ? A quand des films proposés d’office en VO sur les chaînes de télévision publique ? Faut-il déménager en Hollande ou en Finlande pour avoir ce « privilège » ? L’émergence de la télévision numérique le permettrait pourtant !

Le multilinguisme est une faiblesse autant qu’une force dans la construction européenne, c’est un pilier de notre démocratie, tout du moins au parlement européen qui s’efforce de tout traduire dans les 23 langues officielles de l’UE. Après tout, on n’a rien sans rien. Mais l’apprentissage de différentes langues et cultures européennes vaut bien quelques sacrifices, pour peu qu’on s’intéresse à ce qui se passe en dehors de son nombril…

20 réflexions sur « L'anglais, l'espéranto et moi… »

  1. Je vous félicite d’aborder, comme vous l’aviez annoncé, des sujets trop souvent occultés par l’UE : l’hégémonie de l’anglais, la communication, l’espéranto, mais je dois dire que je ne partage pas votre analyse. Il est difficile de vous répondre car vous abordez de nombreux aspects de la question – liés les uns aux autres.
    Un détail pour commencer : la photo de la tombe de Zamenhof utilisée comme argument et métaphore du destin qui selon vous attend l’Eo (« (…) je pense que l’espéranto finira comme son géniteur, dans l’anonymat complet, dévoré progressivement par la nature environnante. (…) un endroit sacré dans un état de délabrement avancé qui résiste tant bien que mal face à une nature qui reprend doucement ses droits (cf. photo ci-dessus). »).
    Le même lieu, certes loin du marbre de Carrare, mais sans mauvaises herbes :
    http://users.skynet.be/maevrard/esperanto.htm
    La ville de Bialystok a apporté son soutien au congrès d’espéranto 2009, entre autres sous la forme d’une campagne d’affichage dans les bus de la ville :
    http://www.youtube.com/watch?v=ph1ayTg9VvU
    Vous constaterez qu’il n’y a aucune mauvaise herbe dans les cars, ni moisissure sur les panneaux publicitaires électroniques.
    Dans ma ville, une rue assez récente a été baptisée « rue Zamenhof ».
    Ce préambule de votre article est donc, ainsi que vous le revendiquez «(…) une phrase volontairement provocante » dont vous auriez pu vous passer, au profit d’une analyse plus poussée.

    Sur les anglicismes : « “Jeune pousse”, c’est joli, mais si les Français préfèrent finalement malgré tout “start-up”, à quoi bon s’acharner ? ».
    Certes, on ne va pas remettre en cause « week-end » ou « football », quoique chacun soit libre d’écrire fin de semaine comme les Italiens( fine settimana), et il n’y a pas de langue pure, c’est entendu. Le problème c’est le déferlement actuel des anglicismes, et la pression culturelle (titres de films non traduits depuis quelques années), et politique qui va avec. Il faut faire un gros effort pour se souvenir que « making-off » sont les coulisses, ou que « coach » a une dizaine d’équivalents selon le sens, etc.
    Le français est en position de défense dans l’UE, à la fois sur le plan politique et linguistique, les deux sont liés, ce qui explique la foultitude actuelle d’anglicismes et le plaisir masochiste avec lequel les journalistes, les médias en général les utilisent et les propagent. Et quand on est en défense, il faut lutter ! « Courriel » et « logiciel » sont de beaux exemples de cette lutte, malheureusement surtout menée par nos cousins Québéçois.
    L’idée de langues évoluant naturellement, s’échangeant des mots comme les gens s’envoient de doux billets, est assez naïve et occulte totalement la guerre (d’influence) des langues.

    Les films en VO à la télé, d’accord seulement si le numérique permet de choisir : au nom de quoi imposerait-on des films en anglais en début de soirée ? Car là encore, il s’agira essentiellement d’anglais. De même qu’à l’école on impose l’anglais au primaire et souvent en 6e, faute de choix.

    « Mais l’apprentissage de différentes langues et cultures européennes vaut bien quelques sacrifices, pour peu qu’on s’intéresse à ce qui se passe en dehors de son nombril… »
    On peut s’intéresser à d’autres cultures sans passer quinze ans à étudier leur langue, heureusement… sinon qui saurait quoi que ce soit du vaste monde ? La traduction a été inventée pour cela ! Les réalisateurs de documentaires apprennent-ils la langue de chaque pays sur lequel ils font un reportage ? Non, évidemment ; cet argument est aussi fréquent qu’irrationnel.

    « Pourquoi pas l’espéranto ? Tout d’abord, parce que vouloir remettre en question 20 ans et plus d’enseignement de l’anglais (ou même d’autres langues, en particulier dans les régions frontalières) comme un acquis en Europe est une utopie encore plus folle que de croire en l’idéal européen, mais pourquoi pas. »

    Le seul point sur lequel je vous approuve sans réserve, c’est le doute sur les chiffres. Disons-le franchement : c’est de la foutaise. Il n’existe aucune étude sérieuse sur le niveau en langues étrangères des Européens, tout simplement parce qu’on dispose seulement depuis peu d’une échelle de niveau consensuelle, et en plus l’évaluation est délicate. Ces chiffres sont basés sur des sondages, des autoquestionnaires à qui on fait dire ce qu’on veut. Un exemple : selon vos chiffres, les Hongrois seraient des cancres (en langues) ; j’ai de la peine à le croire, peut-être sont-ils simplement modestes, ou réalistes, et à la question « maîtrisez-vous une langue étrangère ? », peut-être ont-ils répondu honnêtement : non, là où d’autres prétendent maîtriser l’anglais.

    « (…) e manque de promotion du multilinguisme. »

    Je remarque que cette solution n’occupe qu une toute petite partie de votre article, sans aucun développement. Or, ce n’est qu’un mot.
    Tout d’abord, la majorité des gens n’a aucune envie d’étudier une langue étrangère, et n’en a pas le temps, ayant d’autres soucis comme travailler, rembourser la banque, se détendre devant la télé (en français) ; or, la motivation est essentielle pour apprendre une langue étrangère, et la pratique régulière vient juste après, autre facteur d’échec.
    Seul le Parlement est en mesure de réaliser partiellement, et au prix de mille difficultés structurelles, un soupçon de multilinguisme européen !
    mais la totalité des coopérations professionnelles se fait déjà en anglais ! c’est ça la réalité, et votre défense du multilinguisme n’explique nullement comment cette hypothèse sera appliquée aux manœuvres portuaires, à l’aviation, aux scientifiques, à l’intégration de l’enseignement supérieur, aux policiers, aux réunions militaires, à la coopération mondiale (comment ce multilinguisme s’appliquera-t-il aux conférences Chine-UE ?) : on veut des détails pratiques !
    C’est le multilinguisme comme solution qui est une utopie, et une façon de camoufler l’UE anglophone.
    Tous ceux qui défendent le même point de vue que vous répètent ce mot de multilinguisme comme un mantra, une invocation, alors que nous avons son échec sous les yeux, la preuve flagrante de son irréalisme.
    Et on traite les espérantistes d’utopistes !

    L’espéranto a au moins le mérite de se proposer comme solution de langue véhiculaire commune, 2e ou 3e, très largement plus facile donc accessible la majorité, laissant du temps et du cerveau pour étudier une autre langue selon les besoins professionnels (anglais, ou langue d’expatriation). Ce réalisme mériterait au moins d’être étudié par l’UE. Mais la vérité est plus simple : l’anglais est déjà la langue de l’UE, et de puissants lobbys souhaient que cela continue, du moment que c’est camouflé par l’apprentissage de bribes d’une deuxième langue étrangère, sous le vocable trompeur de multilinguisme.

  2. Cher Krokodilo, il est évident que nous ne partageons pas la même opinion… D’ailleurs avant de répondre ci-dessous, je mettrai le disclaimer [Attention débat stérile!] pour prévenir le lecteur égaré sur ce billet car évidemment cet échange d’arguments ne fera changer d’avis aucun de nous deux.

    A propos de la tombe, merci pour la photo, il faut croire que cette pierre est l’une des très rares en bon état, le reste du cimetière étant conforme à ma photo… Cela comble en tout cas ma frustration de n’avoir pas trouvé la tombe de Zamenhof.

    Concernant les titres de films, malheureusement je pencherais plus vers une approche VO avec un éventuel sous-titre. Si seulement les traductions de titres étaient fidèles ou intelligentes, pourquoi pas, traduisons! Mais traduire un titre original anglais par un autre titre en (fr)anglais qui ne veut rien dire, non merci! Un exemple: de « cruel intentions » à « sexe intentions ». Absurde!

    Je maintiens l’argument du devoir d’apprentissage des langues, surtout dans l’UE. C’est un fondement et une richesse de notre culture européenne. Apprendre une langue, même si au final on ne sait faire que des phrases basiques, c’est s’imprégner d’une culture. Et nul besoin d’y passer 15 ans! Echanger quelques mots en italien avec la mama d’un ami italien ou parler un vilain euro-english enrichi d’accents et d’expressions propres à chacun, ça n’a pas de prix! Ca véhicule quelque chose d’intangible, que l’espéranto n’a et n’aura jamais!

    Les films en VO à la télé, oui, le numérique le permet. De plus en plus de chaînes diffusent en VO et VF, y compris celles qu’on attend le moins comme TF1 qui diffuse au choix ses séries en VO…

    Les chiffres de l’article ne sont pas des sondages mais des stats sur l’enseignement des langues, donc des faits objectifs. Quant à ta remarque « la majorité des gens n’a aucune envie d’étudier une langue », c’est un peu facile. Partant de ce postulat, la majorité des enfants n’a pas envie d’aller à l’école, etc, etc… En France, l’apprentissage linguistique est obligatoire (pour tous). La solution commence ici. A l’Etat de promouvoir cet apprentissage… Là encore, comme je l’écrivais, tout est affaire d’ouverture. Le Français de l’intérieur qui pense que le monde s’arrête à Paris n’a effectivement aucun intérêt à apprendre une autre langue, que ce soit l’anglais (pourtant pratique quand on voyage), une autre langue latine (par facilité et/ou par amour d’un autre pays latin), ou l’espéranto (que personne ne parle)…

    Au final, je me demande quelle serait l’attitude des espérantistes francophones si la langue internationale dominante n’était pas l’anglais, mais le français. Tout l’argumentaire ferait pshiitt?

  3. « je mettrai le disclaimer [Attention débat stérile!] pour prévenir le lecteur égaré sur ce billet car évidemment cet échange d’arguments ne fera changer d’avis aucun de nous deux. »

    Je ne vois pas le pourquoi de cet avertissement : ne pas convaincre, c’est le cas de la majorité des débats, qui servent surtout à confronter des arguments destinés aux lecteurs ou auditeurs.

    « Au final, je me demande quelle serait l’attitude des espérantistes francophones si la langue internationale dominante n’était pas l’anglais, mais le français. Tout l’argumentaire ferait pshiitt? »

    Question classique, qui se veut pertinente, mais destinée à rester sans réponse, car celle-ci ne saurait être objective. Par contre, l’argumentaire resterait valable dans sa totalité.

    « Quant à ta remarque “la majorité des gens n’a aucune envie d’étudier une langue”, c’est un peu facile. Partant de ce postulat, la majorité des enfants n’a pas envie d’aller à l’école, etc, etc… En France, l’apprentissage linguistique est obligatoire (pour tous). La solution commence ici. »
    La motivation est essentielle en matière de langues étrangères. Il y a une seule matière scolaire nommée maths ou histoire, mais des dizaines de « grandes » langues. Pourquoi ne pas envisager la liberté de choisir sa ou ses langues étrangères ?

    « Ca véhicule quelque chose d’intangible, que l’espéranto n’a et n’aura jamais! »

    L’Eo est la première langue construite à atteindre cette reconnaissance (qu’on ne lui conteste pratiquement qu’en France…), il s’est développé sans soutien d’une religion, d’une diaspora ou d’un état, tout ceci en fait un phénomène culturel sans précédent, et un phénomène culturel est ipso facto de la culture. Par ailleurs, nombre d’espérantistes sont polyglottes (outre l’Eo), et savent échanger quelques mots dans diverses langues. Cela n’empêche nullement d’avoir le sens pratique et de proposer une langue-outil. Car, répétons-le, avec votre « solution », les Européens ne se comprendront qu’en anglais, qui est déjà de fait la langue de l’UE, connaître quelques mots d’italien ou d’allemand, à la manière d’un touriste, n’y changera rien. Libre à chacun de l’accepter, mais on se demande bien pourquoi ce n’est pas officiel : trop éloigné de l’esprit de l’UE ? Trop honteux ?

  4. Convaincre, c’est bien, mais quand chacun fait évoluer sa réflexion après confrontation d’arguments, c’est encore mieux, là ce n’est pas le cas. 😉

    « Il y a une seule matière scolaire nommée maths ou histoire, mais des dizaines de « grandes » langues. Pourquoi ne pas envisager la liberté de choisir sa ou ses langues étrangères ? »: tu sais que la France est une démocratie où tu peux choisir tes langues? Certes, le choix est limité, mais si l’on est vraiment anti-anglais, on peut toujours apprendre l’allemand puis l’espagnol par exemple.

    Oui, la langue-outil européenne (et internationale) est l’anglais ou plutôt l' »euro-english », ce qui n’empêche pas de parler et d’écrire dans d’autres langues, que ce soit dans les affaires européennes ou dans le business… Cela choquerait moins de francophones si c’était le français, l’histoire en a décidé autrement. A présent, il faut être pragmatique, mon avis comme celui de beaucoup de gens est qu’apprendre une/des langue(s) parlée(s) « majeure(s) » est un meilleur investissement temps qu’une « langue de geek ». Quitte à faire quelques efforts de plus, autant, à mon avis, apprendre une langue latine si tu es francophone. Ou te mettre au néerlandais ou à l’allemand qui sont de la même souche que l’anglais… Les synergies se font assez vite pour celui qui se donne ce mal. Car au delà de la langue, comme dit, c’est tout un pan de la culture européenne qui s’ouvre à toi… Libre à chacun ensuite de dresser ses priorités!

  5. « Certes, le choix est limité, mais si l’on est vraiment anti-anglais, on peut toujours apprendre l’allemand puis l’espagnol par exemple. »
    C’est totalement faux. C’est faux à l’école primaire, où il n’y a pas de choix organisé, même si parfois il est possible de faire allemand dans les régions frontalières, ou langue régionale. Pas de choix non plus dans certaines 6e, combien je l’ignore car l’Education nationale ne fournit pas ce genre de données nationales…. La diversité linguistique est en chute libre dans les établissements, en faveur du tout-anglais. Et c’est largement dû à l’UE.
    Comment débattre avec des gens qui nient la réalité ?

  6. Je peux te dire que ce choix des langues est tellement « faux » comme tu dis que j’ai appris l’allemand avant l’anglais (de mon propre gré, sans pression extérieure!)… Et pourtant en mon temps (je parle comme un ancien), l’apprentissage des langues en primaire ne concernait que quelques très rares écoles.

    Je t’accorde tout de même le fait que l’anglais est la langue privilégiée dans les écoles primaires, exception faite des régions frontalières. Qu’est-ce-qui est pire au final ? Enseigner l’anglais par défaut en primaire ou ne rien enseigner du tout parce que l’anglais est mal ?

  7. Cet échange est assez caractéristique d’une certaine hypocrisie, ou aveuglement, de beaucoup de gens qui vont répétant sans cesse « multilinguisme », pour aboutir in fine à reconnaître l’anglais comme langue véhiculaire.

    On commence par ce genre d’envolées lyriques :
    « Je maintiens l’argument du devoir d’apprentissage des langues, surtout dans l’UE. C’est un fondement et une richesse de notre culture européenne. Apprendre une langue, même si au final on ne sait faire que des phrases basiques, c’est s’imprégner d’une culture. Et nul besoin d’y passer 15 ans! Echanger quelques mots en italien avec la mama d’un ami italien ou parler un vilain euro-english enrichi d’accents et d’expressions propres à chacun, ça n’a pas de prix! »

    Pour en arriver à l’essentiel :
    « Oui, la langue-outil européenne (et internationale) est l’anglais ou plutôt l’”euro-english”, ce qui n’empêche pas de parler et d’écrire dans d’autres langues, que ce soit dans les affaires européennes ou dans le business… »

    Pourquoi ne pas commencer par ça et dire d’emblée qu’on reconnaît la légitimité de l’anglais comme langue de l’UE ? Ce n’est pas honteux et quelques arguments sont valables, c’est même l’opinion majoritaire de nos dirigeants et de nos médias. Des gens comme Pecresse, Kouchner, Allegre, ont au moins le mérite d’avoir écrit ou dit clairement qu’ils considéraient l’anglais comme indispensable, que ce n’était plus une langue étrangère.
    Ah oui, c’est vrai que c’est quand même contraire à l’esprit européen d’égalité des peuples… Le « coming-out » sera difficile, mais ça vient petit à petit, témoin ce récent fait signalé par l’Observatoire du plurilinguisme :
    « La Présidence suédoise de l’Union européenne vient d’informer oralement les gouvernements qu’elle envisageait de tenir exclusivement en anglais ses prochaines réunions informelles. »
    http://www.observatoireplurilinguisme.eu/
    Si on continue dans cette voie, le français aura le destin du suédois ; d’ailleurs, le déclin a déjà commencé, comme on a pu le constater récemment au Liban :
    « Malgré les milliers de billets gratuits et une cérémonie d’ouverture “merveilleuse”, les Jeux de la francophonie de Beyrouth n’ont pas attiré la foule. La faute à la France elle-même, qui semble se désintéresser de son héritage linguistique. »
    http://www.courrierinternational.com/article/2009/10/07/feter-la-francophonie-en-arabe-et-en-anglais

  8. Mais cher Krokodilo, c’est un fait, l’anglais est est la langue de l’UE… au même titre que le français et l’allemand! Et oui, c’est évident, l’anglais est très souvent indispensable à titre professionnel et pratique à titre personnel dès lors qu’on veut sortir de sa localité. Au delà de cette hégémonie, c’est aux francophones et aux germanophones d’être assez influents dans le monde européen pour que leur langue continue à être « pivot ». Quand on voit la qualité des représentants français à Bruxelles, il ne faut pas s’étonner de la régression du français. Il serait bien que l’anglais soit plus parlé par les Français, à l’opposé, la même remarque s’applique également aux Britanniques et ainsi de suite.

    Au final, j’admire tout de même le combat espérantiste. Déployer autant d’efforts en évangélisation pour expliquer aux gens qu’ils ont tout intérêt à apprendre uniquement cette langue, certes simple, mais inconnue d’une grande partie de la population, sans véritable passif culturel et aussi théorique que l’idéal de perfection, chapeau!

  9. Ah bien alors je suis bon pour le réécrire ! Je trouve que la fin de ton message concentre les réactions malsaines et les clichés que réveille toute discussion sur l’espéranto ou sur l’anglais dans l’UE.
    Par exemple, pourquoi parler d’évangélisation pour nous, mais pas lorsque Gordon Brown annonce des investissements massifs dans l’enseignement de l’anglais en Inde, ou les USA en Amérique du sud ? C’est simplement du militantisme, un débat démocratique, du moins sur les médias qui ne boycottent pas le sujet de l’anglais…

    Et où diable as-tu vu un espérantiste expliquer aux gens « qu’ils ont tout intérêt à apprendre uniquement cette langue » ? Il y a bon nombre de polyglottes parmi les espérantophones, il suffit d’aller lire les messages du forum d’Europa et du Commissaire Orban sur le plurilinguisme (je ne mets pas le lien à cause des filtres : Euopa, multilingualism)
    Promouvoir une langue infiniment plus facile libère du temps et du cerveau pour apprendre l’anglais selon les besoins professionnels, mais aussi une langue d’expatriation (commerciaux en Chine, Brésil, etc.) une langue régionale selon les convictions, une langue d’immigration, tout en fournissant un moyen de communication aux Européens, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, hormis pour une minorité, et en anglais sans que l’UE l’avoue et ose l’officialiser…

    « sans véritable passif culturel » Des mots (les radicaux) millénaires, c’est pas assez ? Un siècle d’existence, sur tous les continents, c’est pas assez ?

    « et aussi théorique que l’idéal de perfection, chapeau! » Nous sommes les premiers à dire qu’il s’agit d’un compromis linguistique, certes génial (puisque c’est la seule langue construite à avoir atteint ce niveau de reconnaissance), mais un compromis tout de même.

    Le pourquoi de ces réactions irrationnelles qui jaillissent lorsqu’on oppose des arguments à l’hégémonie de l’anglais, je l’ignore, mais c’est nettement plus apparent en France et dans les pays anglophones, tous pays de langues diplomatiques très répandues… Jalousie de celui qui sent sa position vaciller ? Du moins pour le français, car l’UE a sauvé l’anglais du déclin et considérablement renforcé sa position, il suffit de voir dans nos écoles ; et malgré tout, on y lit les mêmes clichés et réactions viscérales envers l’Eo.. .

  10. Je voudrais vous dire qu’il est anormal, anti-démocratique et honteux que d’imposer, d’obliger et de ne pas donner le choix à l’anglais en maternelle, à l’école élémentaire alors qu’ils ne savent ni lire, ni écrire dans leur propre langue, beaucoup de gens disent que j’ai raison ; il serait plus profitable de leur enseigner l’Espéranto que vous dites que personne ne parle, ce qui n’est pas vrai ;j’ai beaucoup voyagé et ai pratiqué l’Espéranto à Cuba, en Inde, au Brésil, en Pologne, en Russie, en Grèce, en Allemagne, en Angleterre, Canada, USA, Italie, Espagne, Irlande, Hollande, alors ne racontez pas des bêtises ; des millions de gens parlent Espéranto, l’Espéranto est bien enraciné dans plus de 120 pays ; je vous informe aussi que l’anglais est une des principales causes d’accidents d’avions, donc une langue pas équitable et pas efficace ; dans les réunions soit disant internationales, elles sont composées en majorité d’Anglais. Le gouvernement français casse la langue française en voulant imposer l’anglais au berceau, vous payez des milliards d’euros par an aux rosbeefs, l’anglais est une langue très très difficile c’est pour cela que des avions se cassent la gueule car ils n’arrivent pas à se comprendre avec l’anglais mais les politiciens sont tellement crétins, ils ne croient qu’il n’y a que l’anglais alors qu’il y a une autre solution plus équitable et moins onéreuse : l’Espéranto.

  11. Merci pour cet article, il est rare de trouver un article aussi objectif car soit l’on trouve des articles anglolatres ou anglophobes. Mais des petits points me laissent perplexes.

    « Pourquoi pas l’espéranto ? Tout d’abord, parce que vouloir remettre en question 20 ans et plus d’enseignement de l’anglais (ou même d’autres langues, en particulier dans les régions frontalières) comme un acquis en Europe est une utopie encore plus folle que de croire en l’idéal européen, mais pourquoi pas. »

    Ayant suffisament voyagé à travers le monde, en dehors de certaines sphères très petites, le niveau d’anglais est d’une nullité écrasante. alors passez à l’esperanto pour le plus grand nombre se ferait les doigts dans le nez. En fait l’esperanto servirait comme moyen de communication pour mr et mme tout le monde, l’anglais servirait pour l’économie et la géopolitique, mais petit à peit l’anglais perdrait son reste de statut géopoliticeconomique. Et pour que cela se produise il faudrait une volonté populaire et politique

     » Une langue n’est pas qu’un ensemble de mots, c’est un vecteur de culture et d’histoire.  »

    Quand je parle anglais avec un allemand, je ne ressent pas ce vecteur de culture et d’histoire, alors que si c’est avec un anglais natif, si. Donc,selon moi et surtout mon expérience, une langue n’est qu’un ensemble de mots pour véhiculer une culture et une histoire. Remarque le francais de france ne véhicule pas le francais suisse, belge ou canadien, il ne véhicule pas forcement la culture de chacun ni l’histoire de chacun. Je pourrait faire la même remarque pour le russe, l’indonésien, le swahili, l’anglais ou l’espagnol

    « L’espéranto, malgré une histoire très européenne, est finalement déconnecté de cette dimension.
    Penser à une langue, à un pays réveille tout un imaginaire, certes souvent emprunt de clichés, mais sûrement pas vide de sens. A quoi bon dès lors apprendre l’espéranto ? »

    Ce je décris si dessus rend caduc votre propos

    Vers un multilinguisme pour tous

     » A quand des films proposés d’office en VO sur les chaînes de télévision publique ? Faut-il déménager en Hollande ou en Finlande pour avoir ce “privilège” ? L’émergence de la télévision numérique le permettrait pourtant ! »

    Ben, on a inventé le dvd, et on y trouve du st et vo dans pleins de langues. On a internet et la TNT. Et tout ça en france. Sortez un peu cela vous fera prendre l’air.

     » Mais l’apprentissage de différentes langues et cultures européennes vaut bien quelques sacrifices, pour peu qu’on s’intéresse à ce qui se passe en dehors de son nombril… »

    Ben pour cela, on a inventer la traduction. Quelle formidable invention, n’est ce pas?

  12. Pour les personnes qui aiment voyager, il est indispensable de savoir parler l’anglais. Plusieurs pays ne parlent pas la même langue, mais se comprennent avec l’anglais, car l’anglais est une langue internationale. L’anglais est aussi utilisé dans le monde du travail. Plus on rencontre de personne qui parle cette langue, plus on améliore notre vocabulaire, donc résultat final, on parlera correctement cette langue. Voyager permet non seulement de libérer l’esprit, mais aussi de découvrir de nouveaux horizons et de connaître plusieurs langues.

  13. « Pourquoi pas l’espéranto ? Tout d’abord, parce que vouloir remettre en question 20 ans et plus d’enseignement de l’anglais (ou même d’autres langues, en particulier dans les régions frontalières) comme un acquis en Europe est une utopie encore plus folle que de croire en l’idéal européen, mais pourquoi pas. »

    J’ai parcouru le monde et à part un cercle restreint de personnes, le niveau d’anglais mondial est soit très mauvais, soit inexistant. Alors passer à l’esperanto, dans ces conditions, c’est les doigts dans le nez.

    « Une langue n’est pas qu’un ensemble de mots, c’est un vecteur de culture et d’histoire.L’espéranto, malgré une histoire très européenne, est finalement déconnecté de cette dimension. Penser à une langue, à un pays réveille tout un imaginaire, certes souvent emprunt de clichés, mais sûrement pas vide de sens. A quoi bon dès lors apprendre l’espéranto ? »

    Alors si je pense français , je pense à la France , à la Suisse, à la Belgique et au Canada. Je pourrais faire cette même remarque avec l’anglais, mais alors si je parle en anglais à un allemand, je pense à l’angleterre ou aux USA. Dans ma pratique, je n’ai jamais pensé comme cela. Non, une langue n’est que le véhicule de la pensé des hommes, seulement un moyen de communication. Donc l’esperanto à autant sa place.

     » A quand des films proposés d’office en VO sur les chaînes de télévision publique ? Faut-il déménager en Hollande ou en Finlande pour avoir ce “privilège” ? L’émergence de la télévision numérique le permettrait pourtant ! »

    En France aux dernières nouvelles, on a la TNT avec multilingue, les DVD multilingues et the must internet.

  14. L’Europe est trop désunie!!!!

    L’Europe latine devrait s’unir linguistiquement pour se faire une place face à l’anglais sur le plan européen choisissant par exemple l’espagnol mondialement numero 2, car l’italien,le roumain, le romanche ou le français exporte peu de musique ou peu répandu ou peu d’interet ou peu de ressemblance par exemple l’espagnol peut etre compris facilement (donc appris rapidement) par un italien et par un portugais (3 eme langue neolatine plus parlée dans le monde) ou un roumain mais avec le français ce n’est pas possible d’ESPERANTER entre latins.

    Bref cette désunion (voulue par le monde anglosaxonne) leur affranchis un avantage de longue haleine déjà!!!! Le français du Canada, de la Suisse, du Maghreb, ex-indochine etc…s’évanouie quantitativement et qualicativement et cela sans que personne l’accepte…bizarre vous ne trouvez pas?!?!

    L’espagnol est parmi le seul à y faire tete !!!!dites-moi donc pourquoi ? question de salsa et de couleurs maybe

    P.S.:je ne crois à aucune langue articielle que ce sois interlingua,esperanto etc… sur l’échelle planétaire la tendance est au globish assimilant spanglish & asiaglish

  15. Bonjour,
    Je viens de lire ce message et ses 17 commentaires qu’aujourd’hui, c’est-à-dire le 30 janvier 2013.
    Sera-t-il lu dans la mesure où il arrive trois ans plus tard ? Nous verrons bien.
    Une remarque s’impose, le débat survenu entre Cédric Puisney et Krokodilo est d’une excellente tenue. Bravo à tous les deux.
    Je dois avouer être plus convaincu par le second et il me semble que la raison est la suivante : Krokodilo est sans doute un espérantiste, ce qui est mon cas, il connaît donc la langue et pour qui a déjà assisté à un congrès d’espéranto cette langue mérite d’avoir sa chance parce qu’entres choses elle rapproche les gens. Le problème, c’est que les élites ne connaissent rien à cette langue et font même comme si l’espéranto n’existait pas.
    125 ans après son apparition l’espéranto est donc encore un justiciable dans le box des accusés, mais devant affronter le réquisitoire de l’avocat général sans avocat pour lui répondre. Il est donc sans défense et est de ce fait condamné. Qui accepterait une telle justice pour les hommes ? C’est pourtant ce qui se passe pour l’espéranto.

    Cédric, je pense que ce qui vous manque, c’est d’avoir assisté à un congrès d’espéranto, plus précisément c’est ce qui devait être le cas en 2009. Trois ans ont passé depuis. Alors ?

  16. Merci des rappels du début de billet.

    Pas le temps de lire tous les commentaires ci-dessus, donc j’espère seulement ne pas redire ce qui a déjà été dit…
    Je suis de l’avis exprimé par François Grin dans son rapport de 2005 (cf Wikipedia et La Documentation Française): réaliser un véritable plurilinguisme est souhaitable, mais très difficilement réalisable, si l’on continue à laisser une place si énorme à l’anglais. La glottophagie déjà à l’oeuvre continuera de plus belle.
    Certes l’idéal des espérantistes est loin d’être atteint, mais tout comme les promoteurs et animateurs du programme « Springboard to languages », je pense que cette langue construite et incroyablement PROPEDEUTIQUE est le meilleur garant d’un plurilinguisme réel, qui ne passerait plus forcément par l’anglais obligatoire, car c’est justement ce passage incontournable par l’anglais « LV1 » qui fait obstacle à l’apprentissage des autres langues par de nombreux jeunes Européens!!! Cela les persuade que « les langues c’est dur et pas fait pour eux ».
    Je développerai sûrement un jour des arguments sur mon blog personnel…
    (Dominique, polyglotte, 5 langues comprises, lues, écrites, parlées, et 2 autres utilisables à un niveau A2 ou B1 du cadre de Reference Europeen)

  17. l’esperanto,
    Le mieux pour en parler c’est de l’essayer !(et aussi de le parler)
    je m’y suis mis dernièrement et ai passé l’examen du 1er niveau. en comparaison, « j’apprends » (de la 6e à bac +2 puis cours en entreprise) l’anglais et le baragouine depuis 40 ans ». En 10 fois moins de temps et d’effort mon niveau d’esperanto est supérieur.
    il faudrait voir des experiences en collège, mais je pense qu’après 2 annnées d’enseignement le scolaire les élèves auraient un niveau déjà efficace permettant les échanges.

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