Etre ou ne pas être fonctionnaire européen…

En 2011, nouvelles résolutions, nouveaux objectifs et pourquoi pas le job de tes rêves les plus fous, ami lecteur : être toi aussi l’un des 40.000 fonctionnaires européens ! Si tu aimes l’Europe et que tu penses que ta voie est de servir dignement l’intérêt général européen, vas-y, fonce ! Tu en as rêvé, ça tombe bien, EPSO (l’office européen de sélection du personnel) l’a fait ! Car le poste idéal en milieu européen est « parfois beaucoup plus accessible qu’on ne l’imagine »… Et ce n’est même pas moi qui le dis !

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Fonctionnaire européen, une carrière facile !

D’autant plus que depuis le 1er janvier 2010, l’EPSO a simplifié les concours d’accès. Avant 2010, l’épreuve célébrait ainsi le bachotage pur et dur… Saviez vous par exemple combien de présidences tournantes l’Allemagne a effectué depuis l’origine des communautés européennes ? Non ?! Tant pis alors, car ni vous, ni moi ne serions devenus fonctionnaires européens…

Heureusement, depuis 2010, tout a changé avec un nouveau concours qui fait la part belle aux compétences, à la chance à l’intelligence. Concrètement, après soumission de votre dossier de candidature en ligne (avec lettre de motivation et CV ultra-détaillé), vous serez invité à passer le fameux test d’admission sur ordinateur. Soit trois mini-tests qui sanctionneront votre raisonnement verbal, numérique et abstrait (+un test non noté sur votre profil psychologique en situation de travail). Tellement simple que même votre neveu de 12 ans pourrait le passer ! Pour les plus curieux, un aperçu simplifié de ces tests sur le site d’EPSO… Pour les impatients, une petite vidéo (malheureusement sous-titrée en anglais) résume assez justement ce nouveau concours. A apprécier sans modération !

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Concours EPSO, simple comme bonjour !

Bien sûr, cette vidéo n’est que caricature. Comme le résume l’Eurocrate anonyme, l’UE est « parfois beaucoup plus accessible qu’on ne l’imagine ». Prenons par exemple le concours « AD5 » lancé en 2010, à la recherche de 600 nouvelles stars de l’eurocratie, allant de l’administrateur généraliste à l’expert en communication. Pour ce seul concours, plus de 50.000 candidats (seulement) ! Pour sortir de ce nombre dérisoire, il aura fallu décrocher la note plancher, tout aussi ridicule, de 18/20 pour prétendre revenir en 2ème session (celle des tests oraux avec mise en situation)… La légende dit même que, au terme de ce marathon, une sélection s’opère sur les compétences réelles de chaque élu pour vérifier l’adéquation entre le profil du candidat et son futur poste. Imaginez un instant un financier de formation contraint de travailler dans un service communication de la Commission, cela ferait tâche, non ? A l’heure actuelle, nul ne sait en tout cas où sont passés tous ces candidats…

Un emploi européen : cool comme Facebook !

L’Europe mal aimée ? Non contente de faire sa promotion sur Youtube, l’EPSO vante aussi désormais ses concours sur les réseaux sociaux. Mieux vaut s’assurer les grâces de candidats en masse et préserver l’image de l’UE ! L’office de recrutement cherche ainsi, depuis plusieurs mois, à se faire plein de copains sur Facebook. Mieux encore, par la voix de quelques fonctionnaires ambassadeurs des concours européens, EPSO nous raconte des histoires leur nouvelle vie au sein des institutions européennes. « Vis ma vie d’eurocrate », tout un programme ! Et ça marche : déjà plus de 30.000 fans de carrières européennes ! Pas chiches du tout les gars d’EPSO en plus : non seulement, ils offrent du travail sur un plateau, mais aussi des cadeaux de Noël pour leurs nouveaux copains : clés USB, stylos et même des sacs !

Alors les amis, vous avez prévu quoi en 2011 ? Ne laissez pas EPSO en pénurie de candidats, devenez leur ami et surtout envoyez leur votre CV, ils vous le rendront bien. The EU needs you !

8 réflexions sur « Etre ou ne pas être fonctionnaire européen… »

  1. Tu as déjà tentè le concours? vraissemblablement pas. Car si oui on pourrait penser que tu l´as mauvaise…

    Le nombre des candidats est certes élevé, mais l´UE doit-elle s´en gener? Seuls les meilleurs seront pris, je ne vois pas ou est le mal. relis la définition du mot concours stp.

    En fait, je trouve ton article juste lamentable et je trouve cela d´autant plus lamentable qu´il soit référencé en deuxième page sur google lorsque l´on recherche les mots clés « épreuves ad5 2012 ».

    Non seulement il ironise sur la fonction européènne mais il le fait de manière gratuite : si tu es découragé ou aigri vis à vis de l´insitution, du système, etc… personne ne t´oblige à publier ton avis personnel et à gacher ton temps et surtout le temps de lecture des autres.

    A bon entendeur, salut.

  2. Cher gst, pour ton information, j’ai passé deux fois le concours AD5.
    Avant de te lancer dans des attaques stériles, je te conseille donc vivement de lire ce blog plus en profondeur. Si tu l’avais fait, tu aurais par ex lu ma « Lettre ouverte à la responsable communication d’EPSO » où j’explique plus en détail ce qui ne va pas dans les concours et surtout dans le discours officiel d’EPSO!

    Je n’ai rien contre la logique des concours, je désapprouve juste les discours malhonnêtes d’EPSO et leurs méthodes contestables qui, contrairement à ce que tu penses, ne privilégient ni les compétences techniques pour tel ou tel poste, ni le sens de l’intérêt général européen, mais uniquement le bachotage!

    Dernier point, puisque tu sembles porter en grâce les concours d’EPSO, je t’invite à te renseigner sur la place des heureux élus en interne… Si tel était le cas, tu serais sûrement étonné par le nombre assez élevé de parvenus qui n’en ont rien à faire de l’UE, mais aussi par le nombre d’incompétents, pourtant recrutés via une procédure soit-disant superbement huilée pour dénicher les meilleurs talents… Je suis abasourdi à chaque fois que des copains travaillant à la Commission me disent par ex que leurs collègues chargés de communication ne savent même pas utiliser Powerpoint! Trouves-tu ça normal pour un professionnel? Moi, non!
    A bon entendeur…

    PS: Tu as tout de même raison sur un point, c’est lamentable que je ne sois référencé qu’en page 2, je vais retravailler mes pages pour arriver dans les premiers résultats Google. Merci pour le tuyau!

  3. Ce qui m´effraie dans ton article, c´est que tu tires à boulet rouges sur l´UE et que tu véhicules une opinion uniquement négative. D´après ce que j´entends de ca de la, c´est souvent la cas concernant l´UE. Mais je remarque qu´il est toujours plus simple de critiquer les systèmes en place et d´appuyer des aspects critiques de telle ou telle chose… les bonnes actions passent souvent à la trappe. Sais-tu la première chose que j´ai faite avant de m´inscrire au concours? J´ai lu une vive critique sur l´UE. Et bien devines quoi? Cela m´a d´autant plus motivé !

    D´ailleurs, pourquoi as-tu toi-meme tenté le concours deux fois alors que tu tiens ce discours si ironique et negatif sur l´EU?

    De plus, je ne suis pas d´accord quand tu dis que le concours privilégie le bachotage. J´ai passé les premières épreuves en tant qu´assistant et m´aprete à passer les prochaines comme admnistrateur. Si tu n´es rapide, si tu n´es pas logique, si tu n´as pas raisonnement abstrait, alors tu ne l´auras/ne le seras jamais.

    Après, je te l´accorde, il n´y a certainement pas que des lumières a l´UE, mais ouvre les yeux, on voit aussi ce genre de cas en entreprise, et cela existera toujours!

    Je t´invite simplement à peser tes propos. Rappelle toi pourquoi toi meme tu as voulu intégrer cette institution. Et meme si tu es décu, ne gache pas l´espoir d´autres gens. Certains pourraient meme savoir utiliser PowerPoint!

    Slts,
    Gst

  4. Attention, ne te trompe pas de cible, je tire à boulets rouges sur EPSO, pas sur l’UE! Ne t’arrête pas à certains titres « trash » sur ce blog, lis moi régulièrement et tu verras que je suis on ne peut plus europhile et fédéraliste! Trop même aux yeux de certains…

    C’est d’ailleurs pour cela que j’ai tenté les concours EPSO, avant tout par respect pour la fonction publique, au service de l’intérêt général européen. Tout le reste, l’argent, les avantages liés à la fonction, c’est du bon beurre dans les épinards, mais ça ne devrait pas être le critère premier de choix d’une carrière européenne, comme c’est le cas pour beaucoup malheureusement.

    Concernant mes critiques anti-EPSO, libre à chacun d’en ressortir motivé ou démotivé. Je considère que ma critique est justifiée – je t’invite à lire ma lettre à la responsable communication d’EPSO – et contrebalance à juste titre la propagande d’EPSO où tout va pour le mieux dans les meilleurs des mondes européens, où tout un chacun peut devenir fonctionnaire européen s’il le veut. Désolé, je ne pense pas être un crétin fini, mais je ne me sens pas capable d’obtenir un 18/20 sur un concours avec des tests de vitesse, c’est comme ça!

    Pour autant, j’estime être compétent dans mon métier et plus motivé par la cause européenne que le commun des mortels, mais cela EPSO n’en a que faire. A contrario, si je passe un entretien en entreprise, on me testera avant tout sur mes compétences et mon intérêt pour l’entreprise. Eventuellement, on pourra exiger de moi de faire des tests (stupides ou pas), mais alors en fin de processus, pour me départager d’autres candidats… Dernier point: quand tu es nul en entreprise, à moins d’être protégé, tu finis souvent par être éjecté. Si tu es fonctionnaire, aussi nul sois-tu, tu restes car 1). emploi à vie et 2.) tu es censé être au top: et oui, c’est comme ça quand tu as réussi les concours EPSO! Difficile de se remettre en question et/ou d’admettre qu’on est incompétent quand on gagne plus de 4000€/mois…

  5. Merci pour ton courage Cédric. Personnellement, je pense en effet que les dés sont pipés. J’ai passé 3 fois les tests de présélection et là, je me demande si cela vaut vraiment la peine de les retenter l’an prochain. Je me suis préparée assidument. Quand je fais les tests d’entraînement en ligne, j’ai souvent entre 90 % et 100 % de réussite. Pour le test de raisonnement numérique, ils m’ont attribué la note de 2/10. Je reconnais que je n’ai pas eu le temps de répondre aux 10 questions : j’en ai fait 7 sur 10 mais j’étais sûre des résultats d’autant que j’avais travaillé exactement les même types de problème quelques jours avant et je connaissais parfaitement le raisonnement à appliquer.Ainsi, sur les 7 réponses, j’étais sûre d’en avoir réussi au moins 6 d’autant que les résultats que j’avais calculés correspondaient exactement à l’un des items proposés. Bizarre non ? Aujourd’hui, je suis de plus en plus certaine que les postes sont attribués d’avance. Nous vivons dans un système de plus en plus cynique où on fait croire que tout le monde a sa chance. Il n’y a plus que les naïfs pour encore y croire !

  6. Bonjour tout le monde!
    Je suis assez surpris des commentaires et du ton général de l’article.
    D’abord, Cédric, comme tu le dis, il y a 50 000 candidats; il est impossible de tous leur faire passer un entretien. Le but des tests psychotechniques, standardisés dans les grands groupes, est donc d’en éliminer une grande partie. Leur capacités sont ensuite réévaluées par la suite en centre d’examen.
    Je ne veux pas etre dur, mais si tu ne te sens pas capable d’obtenir 18/20 à ces tests, est-ce la faute du systeme? Il y a certainement parmis les 50 000 candidats assez de personnes susceptibles d’obtenir une telle note qui sont compétentes… C’est dur, certes, mais c’est une réalité.

    Ensuite, Véronique, je pense qu’il faut aussi accepter ses propres faiblesses dans l’auto-évaluation. Tu n’es pas noté par rapport à toi meme mais par rapport à tes concurrents dans un concours; obtenir 7 bonnes réponses sur 10, si c’est inférieur à la moyenne des candidats, ne menera qu’à une note inférieure à la moyenne.

    De plus, l’UE mene une politique de transparence assez poussé, donc accuser ses institutions d’etre corrompues par le copinage jusque dans le processus de sélection, c’est assez fort en café.

    Je suis par ailleurs d’accord pour dire que l’EPSO ne met pas forcément assez l’accent sur la difficulté des concours; mais dans la « guerre pour les talents » qu’il mene avec le secteur privé, est-ce si incompréhensible? Il reste plus transparent que la plupart de ses concurrents.

    Si c’est la forme anglo-saxonne du concours qui vous énerve c’est un autre débat…

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